Mal-logement et suroccupation pointés du doigt
La fondation Abbé Pierre a présenté, hier, son rapport annuel sur le mal-logement. Dans la région et le Var, si des points positifs sont à noter, la suroccupation des logements est pointée
En juillet dernier, le président Macron affichait un projet ambitieux : plus personne vivant dans les rues d’ici à la fin de l’année 2 017. À moins d’être bloqué dans un espacetemps parallèle, ce n’est spoiler personne que de dire que cet engagement n’a pas été tenu… Hier matin, dans les locaux toulonnais de la Fédération des oeuvres laïques du Var, avenue Victor-Agostini, la fondation Abbé Pierre tirait la même triste conclusion. À l’occasion de son 23e rapport annuel sur l’état du mallogement en France et d’une série d’éclairages régionaux, les successeurs du fameux curé ont aligné chiffres, graphiques et diagrammes.
La loi des %
En insistant sur une thématique : le surpeuplement des habitations, faute de logements disponibles. La fondation estime, d’après les derniers chiffres de l’Insee, en 2014, que plus de 280000 logements sont suroccupés en Paca. Dans le Var, cela représente 10,5 % des résidences principales. Et, d’après Manuel Domergue, directeur des études de la fondation, la perte d’1,5 milliard d’euros par les organismes HLM d’ici à 2020, due à la baisse de leurs loyers imposée par le gouvernement, ne devrait pas aider… D’autant que les constructions de logements sociaux ne sont déjà pas au beau fixe: en 2017, seules 10000 ont été financées en Paca, contre 12 000 en 2 016. Quelques éclaircies sont toutefois à noter. D’après les derniers chiffres du ministère de la Cohésion des territoires, le taux de logements sociaux s’élevait, en 2015, à 15,41 % à Toulon. « C’est bien! C’était 7 % avant l’adoption de la loi SRU, en 2000, confie Patrick Lacoste, bénévole à la fondation Abbé Pierre. Mais d’ici à 2025, ce taux doit passer à 25 %...»