Var-Matin (Grand Toulon)

Nordhal Lelandais se confie sur les morts d’Arthur Noyer et Maëlys

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Une «bagarre» suivie d’une chute mortelle pour Arthur Noyer; un coup au visage de Maëlys qui s’est avéré fatal: Nordahl Lelandais, soupçonné du meurtre de la fillette et de l’assassinat du caporal, présente à la justice ses scénarios de morts involontai­res. Après l’audition du mis en cause, le 29 mars, par les deux juges saisis de l’affaire Noyer à Chambéry, le parquet a précisé, hier, les aveux de l’ancien maître-chien de 35 ans sur les circonstan­ces de la mort du militaire. « Il fait état d’une bagarre entre eux », « il a admis avoir frappé de plusieurs coups de poing au visage Arthur Noyer », l’un d’eux ayant « entraîné la chute de ce dernier » et il aurait alors constaté son décès, a indiqué le parquet. Des restes du crâne de la victime, puis d’autres ossements, avaient été découverts sur un chemin à Cruet (Savoie), à une vingtaine de kilomètres de Chambéry, là où le suspect et les magistrats se sont rendus le 29 mars. Que s’est-il passé entre minuit et presque 4 h du matin dans la nuit du 11 au 12 avril 2017 ? Dans cet intervalle, le militaire de 24 ans, sorti de boîte de nuit dans le centrevill­e de Chambéry et qui cherchait à rejoindre sa caserne de chasseurs alpins à Barby, à 5 km, avait été pris en stop par Nordahl Lelandais. Celui-ci l’avait reconnu le 5 février devant les juges mais il continuait à nier toute implicatio­n dans la mort du jeune homme. L’enquête a montré que leurs téléphones portables avaient déclenché les mêmes relais entre ces heures-là, prouvant qu’ils se déplaçaien­t ensemble, mais pas en direction du 13e BCA. Les motifs de l’altercatio­n invoquée désormais par Nordahl Lelandais ne sont pas connus à ce stade. Et si le parquet de Chambéry est sorti exceptionn­ellement de son silence, c’est pour « éviter la propagatio­n d’informatio­ns inexactes ».

« Un coup violent sur le visage »

Dans l’affaire de la fillette, le trentenair­e, mis en examen pour meurtre, a parlé d’une mort «accidentel­le» à la mi-février, acculé par la découverte d’infimes traces de sang dans le coffre de sa voiture. Il avait alors conduit les enquêteurs jusqu’aux restes de l’enfant, dans des gorges escarpées du massif de la Chartreuse. Hier, des sources proches du dossier ont détaillé la version de Nordahl Lelandais sur la mort de la fillette, disparue dans la nuit du 26 au 27 août lors d’un mariage à Pont-de-Beauvoisin (Isère). Selon lui, Maëlys serait montée dans sa voiture pour aller voir ses chiens. Sur le trajet, elle aurait paniqué et demandé de faire demi-tour en hurlant, et il lui aurait alors « mis un coup avec le revers de la main, violent, sur le visage ». Voyant l’enfant évanouie, il dit s’être arrêté pour constater qu’elle ne respirait plus ; il l’aurait ensuite déposée dans un cabanon près de la maison de ses parents où il habite à Domessin (Savoie). Après avoir jeté « son short taché de sang », il est retourné au mariage, comme en atteste une vidéo de sa voiture exploitée par l’accusation. Plus tard dans la nuit, alors que la famille recherchai­t l’enfant, le suspect explique être revenu prendre le corps pour s’en débarrasse­r. « Cette version est audible, les investigat­ions se poursuiven­t », a déclaré une source proche de l’enquête. Selon une autre source, le suspect adopte la même stratégie dans les deux dossiers pour plaider « les violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner ».

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(DR) Lelandais a présenté à la justice des scénarios de morts involontai­res.

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