De jeunes cinéastes ont pris le pouvoir sur l’argent
Pour la quatrième année, Courts-métrages en Liberté, initié par le théâtre a donné la caméra à des jeunes, sur le thème cette fois, de leur rapport à l’argent. Projections édifiantes, hier
Cinq courts-métrages qui en disent long sur ce que pense la jeunesse de notre société, trop souvent basée sur le fric. Dans le cadre du projet Courts-métrages en Liberté, initié par la Scène nationale toulonnaise (1), c’est sur ce thème, qu’ont planché près d’une centaine de jeunes des collèges Django-Reinhardt et George-Sand à Toulon, HenriWallon à La Seyne, mais aussi certains suivis par la Protection judiciaire de la jeunesse ou fréquentant des centres sociaux toulonnais.
« Respecter leur parole »
Hier, les films réalisés avec l’aide d’artistes professionnels ont été projetés, en présence du parrain de cette quatrième édition, le rappeur Kery James, qui les avait invités il y a quelques mois à venir voir sa pièce au Liberté. La première fois que certains d’entre eux mettaient les pieds dans un théâtre... Ils ont montré à travers leurs films une étonnante maturité, sur les enjeux de réussite qui pèsent sur leur génération en devenir. La volonté de réussir, oui, mais pas au point de perdre l’idée du bonheur ; l’angoisse face à une sélection par les études, façon Meilleur des mondes, ou face à un monde de l’emploi synonyme de travailler plus pour gagner moins... «Notre but était de respecter leur parole.
On était juste là pour les accompagner », a précisé Vincent Bérenger, du groupe des quatre artistes (2) qui les ont accompagnés dans l’écriture des scénarios, le tournage, l’initiation au montage... Une expérience inoubliable forcément, qui pourrait faire naître des vocations, chez ceux et celles qui se rêvent maintenant caméramen ou actrices. Après la projection, Kery James s’est plié au jeu d’une interview hyper pro, aux questions posées par le public, et a annoncé la sortie d’un nouvel album en octobre. Il a aussi accepté de chanter. Il a choisi Banlieusards ,« On n’est pas condamnés à l’échec, voilà le chant des combattants banlieusards et fiers de l’être »... Message fort en écho aux films.
1. En partenariat avec l’Inspection académique, la direction départementale de la cohésion sociale, le défenseur des droits, la délégation interministérielle pour la lutte contre le racisme, l’antisémitisme, la Drac Paca, la PJJ... 2. Avec Geoffrey Fages, Ronan Le Roux, Eloïse Mercier.