Taxes, Gemapi, dette : ce qu’il faut retenir du débat budgétaire
Le conseil municipal a voté ce lundi le budget primitif 2018, fort des excédents dégagés en 2017. Où les investissements foisonnent, les taux demeurent stables tout comme le désendettement
Débuté par une minute de silence en hommage au lieutenant-colonel Arnaud Beltrame, décédé le mois dernier lors de la prise d’otages terroriste à Trèbes, le conseil municipal mené par Hervé Stassinos, le maire, a entériné le vote du budget primitif 2018 de 26,5 millions d’euros. Le groupe d’opposition « Un Pradet pour tous » a dénoncé un « budget d’affichage », tandis que le conseiller Front National (François Meurier) s’est majoritairement abstenu.
de Des taux taxes stables
Les taux de taxe d’habitation (17,16%), de la taxe foncière sur le bâti (27,48%) et non bâti (83,78%) restent inchangés. Oui mais… « L’Assemblée nationale vient de voter la hausse des bases à hauteur de 1,2 point », a expliqué le maire, tout en déplorant un contexte national en berne. Conséquence : la facture du contribuable communal devrait augmenter. Et ce n’est pas tout, selon Frédéric Fiore, du groupe « Un Pradet pour tous» :« Ce que j’ai compris, c’est qu’à la métropole Toulon Provence Méditerranée, vous avez bien voté l’augmentation des taux, comme celui de la taxe d’habitation, a éludé le conseiller d’opposition. Et la der- nière en date, c’est la création de la taxe Gemapi (gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations, Ndlr). Vous avez voté en moyenne 11 euros par personne, mais ça sert à quoi? » En contradiction, le maire cite en exemple les outils mis en place antérieurement dans la lutte contre les incendies. « Le nouveau risque, ce sont les inondations, on l’a vu récemment, a-t-il déploré. Une intercommunalité responsable se doit créer les outils de lutte et de prévention (...) Il y aussi des gens qui vivent de milieux aquatiques propres, ou d’autres qui y sont très attachés. »
Les projets sortent de terre
Déploiement de la vidéosurveillance (30 caméras d’ici fin 2018), réseau pluvial chemin de l’Artaude, inauguration du centre technique municipal, bibliothèque et ludothèque au pôle culturel, requalification de l’entrée de ville ouest, aménagement du chemin San-Peyre, etc. : les projets sortent de terre à mesure qu’approchent les échéances municipales (2020). Montant des dépenses : 6 047 000 euros. « L’objectif est de préparer l’avenir, martèle Hervé Stassinos, ravi du partenariat noué avec la métropole. Frédéric Fiore a soulevé son désaccord, dénonçant un « budget d’affichage (concocté) à la sauce fake news » et des reports d’investissements en cascade. « Je pense qu’à un moment, vous avez raison nous allons (les) avoir… »
Le désendettement poursuivi
« Il faut continuer à désendetter. » Fin décembre 2018, la dette devrait s’élever à 7,5 millions, contre 12 millions en 2013, soit une baisse de 40% en cinq ans. « C’est quand même pas mal », remarque Hervé Stassinos, satisfait d’une « gestion en bon père de famille » qui a dégagé des excédents en 2017 ainsi qu’une épargne de 2 millions d’euros. « Vous oubliez juste de dire que vous avez transféré (à la métropole TPM) une partie de la dette de l’an dernier, pointait Frédéric Fiore. La proportion est donc fausse : ça reste la dette du Pradétan qu’il paiera à la métropole. Les résultats ne seront pas à la hauteur. »« Monsieur, les résultats sont là, ça vous embête peut-être », conclut le maire.