Var-Matin (Grand Toulon)

Vers une interventi­on militaire US en Syrie?

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Donald Trump a promis hier des « décisions majeures» imminentes sur une possible action militaire américaine en Syrie, accentuant la pression sur le pouvoir de Bachar al-Assad et ses alliés russes et iraniens après une attaque chimique présumée qui a provoqué un tollé internatio­nal. Une réunion d’urgence de Conseil de sécurité de l’ONU, réclamée notamment par les États-Unis, la France et le Royaume-Uni, était en cours hier à 22 heures. Le trio occidental devait s’afficher uni face à la Russie pour montrer qu’il a essayé toutes les options diplomatiq­ues avant un éventuel recours aux armes. Washington veut notamment réclamer une « enquête indépendan­te » sur l’attaque présumée de samedi aux «gaz toxiques» contre Douma, dernière poche rebelle aux abords de Damas, qui a été imputée au régime syrien. Et exiger que ses «auteurs» rendent des comptes. Plus tôt à la Maison-Blanche, le président américain a dénoncé une attaque « atroce, horrible». «Nous allons rencontrer les responsabl­es militaires et tous les autres et nous prendrons des décisions majeures dans les 24-48 heures », a-t-il martelé, avant d’évoquer une décision «probableme­nt d’ici la fin de la journée». Son ministre de la Défense Jim Mattis a assuré ne rien exclure quant à d’éventuelle­s frappes contre le régime.

« Payer le prix fort »

Et la Maison-Blanche a mis en cause la « responsabi­lité » de la Russie et de l’Iran, estimant que le pouvoir syrien ne pouvait mener une attaque chimique « sans leur aide matérielle ». Donald Trump avait déjà averti Damas, Moscou et Téhéran qu’ils pourraient « payer le prix fort ». Le président russe Vladimir Poutine a condamné pour sa part le caractère «inadmissib­le» des « spéculatio­ns » sur cette attaque chimique présumée. Selon Moscou, il est nécessaire d’élucider «de manière très minutieuse» ce qu’il s’est passé à Douma. Dans ce contexte, le spectre d’une riposte militaire a aussi été ravivé à cause de tirs de missiles ayant eu lieu hier contre la base militaire T-4 du régime, dans le centre de la Syrie. Mais c’est Israël qui a été accusé par Damas et ses alliés russe et iranien. Après avoir menacé le régime d’une «réponse forte», Paris et Washington ont démenti être à l’origine de ces frappes. « En ce moment, les États-Unis ne mènent pas de frappes aériennes en Syrie» ,a redit hier après-midi la porteparol­e de la Maison Blanche Sarah Sanders, en insistant bien sur le fait que cela ne présageait pas de l’avenir. En avril 2017, Donald Trump avait fait bombarder une base militaire syrienne en riposte à une attaque au gaz sarin imputée au régime, qui avait tué plus de 80 civils à Khan Cheikhoun (nordouest).

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