Jardins : les incroyables
Capitale de la fleur coupée, la cité des palmiers s’est imposée comme un site phare pour l’acclimatation et la culture de nombreux végétaux. Il y a 150 ans, Alexis Riondet et Olbius Riquier mourraient le même jour en cédant à la ville leurs terres. Un hér
Hasard. Étrange coïncidence… Le 13 avril 1868, deux riches donateurs de la commune d’Hyères décédaient le même jour. Cent cinquante ans plus tard, la succession des deux bienfaiteurs est toujours présente et contribue au rayonnement de la commune. Si on connaît le cadre enchanteur, entre serre exotique et promenade bucolique, les parades des paons ou la curiosité des faons du parc Olbius-Riquier, combien connaissent l’histoire de ce site d’exception classé « Jardin remarquable»?
L’exotique acclimaté
À commencer par le rôle joué par Olbius Hippolyte Antoine Riquier, ce propriétaire qui a cédé par testament 7 ha afin que la municipalité crée un jardin de plaisance. C’est ici, non loin du Roubaud, que naîtra un jardin d’acclimatation imaginé par deux architectes paysagistes réputés. Georges Aumont et Jean-Pierre BarilletDeschamps ne sont autres que les créateurs des principaux espaces verts de Paris, des Bois de Boulogne et de Vincennes sous Napoléon III, à l’initiative du baron Haussmann. À son ouverture en 1877, le parc de Hyères contribue à tester l’acclimatation de plants ou graines venus d’horizon lointains. mais pas seulement… Outre un jardin zoologique, le jardin d’acclimatation est également un établissement commercial d’horticulture. Comme l’explique Céline Borello, universitaire en histoire, « le jardin d’acclimatation de la ville d’Hyères va alors servir à fournir des végétaux au jardin d’acclimatation de Paris ».
La Dindonne : un legs sous condition
Autre donateur, autre destinée. On connaît la rue qui porte son nom, mais peu de chose sur le rôle de celui qui fut un élu de la ville. Alexis Riondet, avocat de formation et premier adjoint du maire Alphonse Denis. Il disposait quant à lui de terres héritées de sa mère. Son legs va concerner 20 ha. et est clairement motivé: il souhaite la création sur sa propriété de la Dindonne d’un lycée agricole et horticole. Un souhait exaucé puisque désormais l’établissement assure la formation de près de 600 élèves (contre 20 lors de son ouverture en 1902).