Var-Matin (Grand Toulon)

Dons gratuits: le Seynois Mourad Zeggari s’est appliqué!

Après plus d’un an et demi de travail, l’applicatio­n mobile de cet expatrié aux Etats-Unis pour effectuer des dons sans dépenser d’agent est quasiment au point

- PROPOS RECUEILLIS PAR SÉBASTIEN HÉNOT shenot@nicematin.fr

Faire des dons sans mettre la main à la poche... si ce n’est pour prendre son téléphone portable et passer par une applicatio­n mobile, “We Ad Good” : le projet de Mourad Zeggari (40 ans) prend enfin forme, au bout de plus d’un an et demi de mise au point. Le... point avec ce Seynois de 39 ans, expatrié aux Etats-Unis depuis 2012 et directeur de marketing pour l’agence Labellium depuis 2015.

Le lancement de votre applicatio­n mobile a pris du retard... Principale­ment pour des raisons d’économie, je fais développer l’applicatio­n en Inde. La communicat­ion peut être compliquée de temps en temps et les retards dus au décalage horaire sont fréquents. Et le fait d’avoir un travail à temps plein ne facilite pas les choses.

Avez-vous apporté des modificati­ons ? Le fonctionne­ment reste le même. Les utilisateu­rs télécharge­nt mon applicatio­n et se créent un compte. Ensuite, ils choisissen­t la cause qu’ils souhaitent soutenir. Une vidéo publicitai­re démarre et, à la fin de celle-ci, une applicatio­n mobile gratuite est disponible en télécharge­ment. Pour valider le don gratuit, les utilisateu­rs doivent absolument télécharge­r et installer cette applicatio­n mobile. Pour le moment, il n’est pas possible de choisir parmi plusieurs applicatio­ns à télécharge­r, mais j’espère changer cela dans le futur. L’applicatio­n a encore quelques bugs mineurs mais je travaille dessus. Une nouvelle version est prévue très prochainem­ent.

Comment télécharge­r votre applicatio­n ? Le plus simple est de se rendre sur www.weadgood.com/fr mais il est également possible de rechercher We Ad Good dans l’App Store. L’applicatio­n est uniquement disponible sur iOS pour le moment. N’oubliez pas de laisser un commentair­e et de noter l’appli si vous la télécharge­z !

La Seyne est toujours prévue comme terrain d’essai ? La Seyne ainsi que ses environs : Toulon, Six-Fours, Sanary...

Avez-vous trouvé des associatio­ns partenaire­s ? Je n’en ai trouvé qu’une pour le moment : “Sans toit... et si c’était toi”. C’est une associatio­n toulonnais­e créée par Myriam Picardel qui lutte contre la précarité et le gaspillage. Je recherche toujours d’autres associatio­ns dans le domaine de l’éducation, l’environnem­ent...

Vous pensiez également à un partenaria­t avec les mairies de La Seyne et Toulon... Je me suis renseigné auprès de la mairie de Toulon pour savoir si je pouvais monter un partenaria­t avec elle mais on m’a signifié qu’un appel d’offres était nécessaire... C’est bien dommage car j’adorerais travailler avec les mairies. Avec leur support et mon expertise marketing, je suis certain qu’on pourrait aider un grand nombre de personnes et d’associatio­ns. Si elles souhaitent me contacter, surtout, qu’elles n’hésitent pas ! Il y a un formulaire de contact sur www.weadgood.com

Envisagez-vous toujours un avenir internatio­nal pour We Ad Good ? Je réside toujours aux Etats-Unis et je connais bien le marché nord-américain : ce serait dommage de ne pas en profiter. Mais chaque chose en son temps. D’abord, je dois prouver que l’idee peut fonctionne­r et c’est pour cela que je souhaite commencer sur le territoire varois. Ensuite, je pourrai passer à la vitesse supérieure et viser un marché national puis internatio­nal.

De quoi avez-vous besoin aujourd’hui ? Concrèteme­nt, j’ai toujours besoin de savoir si l’applicatio­n peut décoller. Pour ce faire, j’ai besoin que le plus de personnes possible télécharge­nt We Ad Good et fassent des dons gratuits. L’applicatio­n a encore de petits bugs mais le retour utilisateu­r me permettra de les identifier et de les corriger. Je recherche toujours des associatio­ns avec qui monter un partenaria­t et des investisse­urs pour me permettre de développer la version Android de l’applicatio­n et en faire la promotion.

Arrivez-vous encore à revenir à La Seyne ? Oui. Quoi qu’il arrive, je reviens au moins une fois par an pour profiter de ma famille et de mes amis. Cette année, Toulon Var Technologi­es (TVT) m’a demandé de présider le jury du concours “Var Terre d’Innovation”. J’ai été très touché et honoré par cette demande. Je suis donc revenu au mois de février dans le cadre de ce concours et je suis resté deux semaines à Toulon. Je n’étais pas en vacances mais ça fait toujours du bien de revenir chez soi.

A la suite de l’élection de Donald Trump, vous avez envisagé de vous expatrier au Canada : où en êtes-vous ? J’ai pris un peu de recul et j’ai finalement décidé de rester aux Etats-Unis. Mais, en juillet, j’ai pris la décision de quitter la Californie pour revenir vivre à New York. J’y suis depuis juillet dernier.

Vous n’avez pas eu de problème de visa ? Non. Le lendemain de l’élection de Trump, mon avocate m’apprenait que ma Carte verte (de résident permanent) avait été validée. Quelques mois plus tard, en juillet, je la recevais enfin. Un processus qui m’a pris plus de deux ans et demi. Mais cela en valait la peine. Concrèteme­nt, que donne la gouvernanc­e Trump ? A mon niveau, je ne sens pas vraiment les effets négatifs. Je suis privilégié, j’ai un bon salaire. Mais tout le monde n’a pas la même chance. L’administra­tion Trump a coupé les subvention­s de pas mal d’associatio­ns, ce qui a un impact très négatif sur une grosse partie de la population américaine. De mon côté, je n’arrive toujours pas a m’y faire et je reste abasourdi à chaque tweet que notre cher Président écrit... Il en va de même pour ses décisions politiques.

Qu’en est-il de votre parcours profession­nel ? Je viens de prendre une importante décision : après six ans à travailler pour la même société, j’ai décidé de donner ma démission. Je quitterai donc Labelium à la fin du mois de juin. Je souhaite prendre trois mois pour me reposer et réfléchir à la suite. J’hésite encore entre plusieurs options. La première serait de travailler pour Facebook, Google ou Amazon : c’est la solution la moins risquée. Rien ne dit que j’arriverai à me faire embaucher par un de ces géants mais je reste plutôt confiant. La deuxième option serait de me consacrer à temps plein sur mon app. C’est la plus risquée car je n’aurai pas de revenus et la vie à New York coûte très cher. Enfin, la dernière option serait de travailler pour une ONG (organisati­on non gouverneme­ntale) ,cequime permettrai­t d’avoir un impact rapidement. Tout ça, toujours aux Etats-Unis. Je dois peser le pour et le contre, calculer les risques. Si je trouve un investisse­ur pour mon applicatio­n, je pense que je tenterai ma chance car je réaliserai­s un nouveau rêve, celui de devenir un entreprene­ur social et je pourrai aider ma région et mon pays, ce qui me tient toujours très à coeur. Si un de vos lecteurs souhaite investir dans We Ad Good, qu’il n’hésite surtout pas à se faire connaître ! Je pense également créer une campagne de crowdfundi­ng (financemen­t participat­if) .Vos lecteurs pourront en savoir plus en aimant la page Facebook de We Ad Good : https://www.facebook.com/wea dgoodoffic­ial

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(Photo DR) Mourad Zeggari cherche des investisse­urs pour développer son applicatio­n et en faire la promotion.

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