Var-Matin (Grand Toulon)

« J’aime les personnage­s combatifs »

L’actrice est l’héroïne de Speakerine, sur France 2, un excellent thriller en 6 épisodes qui se déroule dans la France de 1962

- PROPOS RECUEILLIS PAR CÉLINE FONTANA

F rance 2 lance Speakerine, un 6 x 52 minutes évoquant l’émancipati­on des femmes dans les années 60, porté par Marie Gillain. Guillaume de Tonquédec joue son époux, un très conservate­ur patron de la télévision. Une série d’une qualité rare, élégante et complexe.

À ce stade de votre carrière, comment choisissez­vous vos rôles ?

J’ai envie de personnage­s de femme complexes, comme le sont les êtres humains, avec des enjeux, des parcours qui montrent leur vulnérabil­ité, leur force, leur déterminat­ion… J’ aime les personnage­s combatifs. J’aime qu’on me raconte des histoires. Ce projet est extrêmemen­t bien écrit. C’est un plongeon dans les années 60, mais qui n’est pas futile : nous sommes transposés dans une époque où les enjeux entre hommes et femmes peuvent être les mêmes qu’ aujourd’ hui. J’ ai aimé le mélange des genres. Il y a une intrigue policière, mais c’est aussi une chronique du monde de la télé, de la société de l’ époque, il est question de la guerre d’Algérie, de l’IVG…

Qui est votre personnage ?

Christine Beauval présente bien, elle est douce, délicate, ne dit pas un mot plus haut que l’autre. Elle n’a pas de corps, pas de sexe, c’ est un peu l’ image des magazines. Mais, quand elle décide de créer sa propre émission,cela entraîne un séisme au sein de la RTF, chaîne dirigée par des hommes, et une onde de choc au sein de sa famille.

Avezvous dû vous battre pour la parité ?

Dans nos métiers, c’est plus pernicieux, ce n’ est pas frontal, comme pour certaines femmes qui se battent au quotidien dans l’ entreprise pour accéder à des postes importants. Il y a toujours eu l’idée que les actrices sont des femmes légères. Cela a créé de façon inconscien­te un rapport de prétendue séduction entre hommes et femmes, un passage obligé. J’ai été préservée, car je viens d’un village de 600 habitants et mes parents m’ont éveillée au danger de la présence d’éventuels prédateurs…

Comment avezvous travaillé avec Guillaume de Tonquédec ?

J’adore faire partie du processus de création. Quitte à paraître un peu obsessionn­elle, j’aime partager. Avec Guillaume, il y avait une évidence à se débriefer après les prises. Il est humble, ce n’est pas un acteur qui a une haute idée de lui-même. On peut se vanner, faire preuve d’ auto dérision.

 ??  ?? Marie Gillain : « Il y a toujours eu l’idée que les actrices sont des femmes légères. Cela a créé de façon inconscien­te un rapport de prétendue séduction entre hommes et femmes ».
Marie Gillain : « Il y a toujours eu l’idée que les actrices sont des femmes légères. Cela a créé de façon inconscien­te un rapport de prétendue séduction entre hommes et femmes ».

Newspapers in French

Newspapers from France