Prison avec sursis pour des coups de couteau en classe
À Hyères, un lycéen s’était rendu en cours avec trois couteaux sur lui ! Il avait sérieusement blessé un camarade de classe à la tête. Hier, il était jugé en correctionnelle à Toulon
C’est un dossier délicat qu’a abordé, hier après-midi, le tribunal correctionnel de Toulon : celui d’un lycéen qui avait agressé au couteau un camarade de classe qui, selon lui, le harcelait. Il a écopé d’une peine de 4 mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve pendant deux ans avec obligation de se soigner et interdiction d’entrer en contact avec la victime.
« Et si vous aviez eu une arme ? ! »
Cet étudiant de 19 ans était jugé pour «violence aggravée suivie d’incapacité n’excédant pas huit jours et destruction de bien public ». Les faits s’étaient déroulés au lycée de Costebelle à Hyères. Inscrit en classe de terminale, le prévenu avait retrouvé un camarade de cours qu’il accusait d’être responsable de brimades et de moqueries contre lui durant des mois. « Vous êtes donc arrivé en cours, en mai dernier, avec trois couteaux : deux dans vos poches et un que vous avez utilisé », a résumé la présidente de la juridiction. «Votre camarade de classe a été sérieusement blessé à la tête et a bénéficié de trois jours d’ITT ». Tout s’est passé à la fin d’un cours, ce qui avait provoqué la panique en classe. Le professeur présent était d’ailleurs intervenu pour désarmer le lycéen en furie. « Et si vous aviez eu une arme à feu, qu’auriez-vous fait ? », a interrogé Dominique Mirkovic, au banc du ministère public. À la barre, le mis en cause est resté peu disert. Il explique avoir regretté immédiatement son geste et s’est excusé. Pour lui, il s’agissait juste « de lui faire peur ». Pas convaincant pour la partie civile, représentée par Me Jean-Philippe Guisiano : «La victime appartenait à une bande et n’était pas le responsable des moqueries. Il n’était pas du tout un meneur ! Et pourtant : le prévenu a brandi ce jour-là un couteau avec une lame mesurant entre 9 et 11 centimètres. Trois plaies ont été constatées dont une longue de 8,5 cm de long. Et tout ça dans une salle de classe : un endroit normalement protégé et sacré », a-t-il plaidé avant de demander 2 500 euros de dommages et intérêts pour le préjudice subi. Le représentant du parquet, lui, a réclamé 12 mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve ainsi qu’un suivi psychologique et une interdiction d’entrer en contact avec la victime.
Droit ou médecine ?
En défense, Me Virginie Pin a voulu dépassionner les débats. Elle a, tout d’abord, indiqué que ce dossier « se trouvait au confluent du droit et de la médecine ». Effectivement. « Mon client est un garçon fragile avant tout. Malade. Il a été suivi par un psychiatre durant plusieurs mois et un rapport médical pointe, chez lui, une altération du discernement. Malgré son placement en garde à vue et la procédure, il a obtenu son bac scientifique avec succès et est, aujourd’hui, étudiant à La Garde », a-t-elle ajouté, plaidant la clémence du tribunal. Elle a bien fait puisque la peine a été réduite à quatre mois de prison avec sursis. La partie civile, elle, recevra 600 euros pour le préjudice moral subi.