Le patrouilleur des Douanes basé à La Seyne endommagé
Le 1er avril dernier, le Jean-François Deniau a heurté la côte de l’île de Port-Cros. Le plus important navire de la douane française sera indisponible «plusieurs semaines». Explications
C’est peu dire que le 1er avril dernier, le mistral a fait une bien mauvaise blague à l’administration des douanes. Cette nuit-là, l’équipage du Jean-François Deniau a échappé de peu à la catastrophe. Alors que, de retour de mission, le patrouilleur était au mouillage devant Port-Cros sur un coffre de la Marine nationale, le vent particulièrement violent a entraîné la rupture de ses amarres. La prompte remise en marche des moteurs n’y a rien fait : le navire de 53 m a alors heurté la côte rocailleuse de l’île hyéroise vers 1h30, passant très près de l’échouement.
« On s’en tire plutôt très bien »
Du côté de Marseille et de la direction régionale des gardes côtes, on confesse «un malheureux accident », tout en souhaitant retenir avant tout qu’il n’y a eu ni voie d’eau, ni blessé parmi les seize membres d’équipage. Et que le navire a finalement pu être remorqué à Toulon par le Bâtiment de soutien, d’assistance et de dépollution Jason, affrété par la Marine. « On s’en tire plutôt très bien », confesse même un fonctionnaire, qui insiste aussi sur le fait que, sur le bateau, «tout le monde a su bien réagir ». Touché à l’arrière bâbord, le JeanFrançois Deniau n’en sort toutefois pas non plus complètement indemne. «Au minimum, on devra changer les hélices », explique-t-on encore. « Mais le bateau reste à expertiser plus précisément.» Actuellement dans un « chantier naval de la rade de Toulon», le patrouilleur sera de toute façon indisponible « plusieurs semaines », pour ne pas dire davantage. De là à imaginer que les trafiquants de drogue peuvent dormir tranquille, il y a un pas… que la direction régionale ne franchit évidemment pas. «Ça pénalise toujours l’activité qu’un bateau subisse une avarie. Mais, au total, onze autres bâtiments des douanes sillonnent encore la Méditerranée». Rappelons que le Jean-François Deniau, navire amiral de la douane française, avait été inauguré en 2015. Entre autres « faits de gloire », le 18 juillet dernier, il participait à l’interception de 2,3 tonnes de résine de cannabis entre l’Afrique du Nord et l’Espagne. Quelques semaines avant, il avait aussi sauvé 122 réfugiés entassés sur de frêles embarcations en mer Égée. C’était le juillet , dans le port de commerce de Brégaillon. Christian Eckert, secrétaire d’État au budget, inaugurait le Jean-François Deniau, du nom de l’ancien homme politique et écrivain, passionné par la mer. Financé à % par l’Europe, le patrouilleur, basé à La Seyne et qui a coûté un total de , millions d’euros, est depuis dédié à la lutte contre les trafics (stupéfiants, armes, contrebandes, migrants…) mais aussi à l’action de l’État en mer sous la coordination du préfet maritime (sauvetage, protection environnementale, surveillance des pêches…). Engagé au sein de la force Frontex, le patrouilleur consacre également un peu plus d’un mois par an aux missions de contrôle des frontières de l’Europe. Le navire peut en outre recueillir dix personnes en plus de son équipage et mettre en oeuvre des mitrailleuses de , mm, ainsi que deux embarcations rapides.