Philippe Faucon s’offre une deuxième Quinzaine
Ce ne serait presque pas une surprise pour les amoureux de son cinéma ! Le discret Philippe Faucon a emmené la quasi-totalité de ses films dans les festivals les plus courus de la profession. 2018 s’annonce comme une nouvelle année de sacre. Son dernier film, Amin, le conduit pour la deuxième fois de sa carrière dans la prestigieuse cour de la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes. «C’est une très belle exposition pour le film et une jolie suite à l’aventure de Fatima, à qui la Quinzaine avait porté chance» commente Philippe Faucon. Il avait en effet déjà été sélectionné en 2016 avec le multi-primé Fatima, sacré Meilleur Film, Meilleure Adaptation, Meilleur Espoir Féminin aux Césars 2016, prix Louis Delluc 2015, entre autres. Avec Amin (joué par Moustapha Mbengue), Philippe Faucon nous plonge dans la difficulté d’un travailleur immigré, arrivé seul de Mauritanie pour travailler sur les chantiers en France. Un jour, il rencontre Gabrielle (Emmanuelle Devos)... « Amin est un film avec une imbrication de thèmes qui interfèrent entre eux. Le personnage du film est venu travailler en France et envoie une partie de ce qu’il gagne à sa famille restée au pays. C’est une histoire de vies séparées par des contraintes économiques.»
Une idée originale de Yasmina Nini-Faucon
Philippe Faucon signe le scénario de ce nouveau film avec Yasmina Nini-Faucon, son épouse et productrice, et Mustapha Kharmoudi, sociologue, écrivain, militant de la cause des immigrés. La production est signée Istiqlal Films. Pyramide accompagne une nouvelle fois le réalisateur pour la distribution. « Le sujet original a été apporté par Yasmina Nini-Faucon, précise le réalisateur. Elle est aussi tombée sur une nouvelle de Mustapha, qui parlait de ce sujet avec une vraie connaissance de la question. Nous avons voulu le rencontrer. » Contrairement aux précédents films de Philippe Faucon qui mettaient en scène des acteurs inconnus, souvent non professionnels, le casting d’Amin fait apparaître des comédien(ne)s connu(e)s, comme Emmanuelle Devos notamment. « On ne travaille forcément pas de la même façon avec des comédiens de métier. Mais que l’on soit un comédien d’expérience ou pas, jouer nécessite toujours un engagement très fort de soimême. » Depuis une trentaine d’années, le réalisateur toulonnais déroule un scénario authentique, servi par des films forts et particulièrement engagés. Dans un tweet daté d’hier, la Quinzaine lui fait ce joli compliment : « Philippe Faucon est un cinéaste passionnant et nous sommes très heureux d’accueillir son nouveau film. »