Var-Matin (Grand Toulon)

Procès pour meurtre en appel : l’avis de la soeur de la victime

La petite soeur de Carine Desiles avait pris ses distances avec son aînée, compte tenu de son mode de vie. Mais la personnali­té de la victime ne se résumait pas au trafic de cocaïne

- G. D.

La cour d’assises du Var, qui depuis plus d’une semaine juge en appel le procès pour meurtre d’une femme à Marseille, dans la nuit du 7 au 8 juin 2011, a fait hier plus ample connaissan­ce avec la victime. Dans le box, Sébastien Ribière doit à nouveau répondre du meurtre de Carine Desiles, dont les assises des Bouches-duRhône l’ont acquitté il y a deux ans. Sa compagne d’alors, Alexandrin­e Brugerolle de Fraissinet­te, est poursuivie dans les mêmes conditions pour le délit de recel de cadavre. Au moment des faits, le couple était hébergé depuis deux semaines par la victime.

Pas qu’une dealeuse

Carine Desiles avait 37 ans, quand son corps en décomposit­ion a été retrouvé dans la baignoire de son appartemen­t du 5e arrondisse­ment. Pour ses voisines, elle n’était pas dépressive. Il y avait beaucoup d’allées et venues chez elle, notamment en raison du trafic de cocaïne qu’elle faisait à son domicile. Sa jeune soeur Marie-Jeanne, 27 ans, en a parlé avec émotion. « Carine n’était pas qu’une toxicomane, une dealeuse. C’était aussi une artiste, qui avait le coeur sur la main. C’était quelqu’un qu’il ne fallait pas embêter. Si on lui faisait du mal, elle le rendait. C’était ma grande soeur, qui faisait en sorte que je ne prenne pas les mauvais chemins comme elle. »

La conviction de la petite soeur

Les soeurs habitaient dans le même quartier de Marseille, mais ne se voyaient qu’une fois par an. « Elle m’avait dit que si elle vendait de la cocaïne, c’est parce qu’elle était dans une spirale infernale. En voyant son mode de vie, j’ai préféré prendre mes distances. » Marie-Jeanne n’a appris le décès de sa soeur que le lendemain de la découverte de son corps. Depuis, elle cherche à comprendre. « C’est une histoire de drogue, forcément. Une histoire d’hébergemen­t. Je pense que sa meilleure amie Céline Joos sait ce qui s’est passé. Je ne comprenais pas pourquoi elle ne disait pas les choses. Je crois que j’ai compris. C’est parce qu’elle avait deux enfants de 7 et 5 ans. » Elle a répété qu’après la mort de Carine, Sébastien Ribière était venu la voir pour lui dire que Céline Joos avait une dette de cocaïne de 30 000 € auprès de sa soeur. Lui dire aussi qu’il avait confié 500 g de cocaïne à Carine, qui ne la lui avait pas rendue. La cour entendra aujourd’hui un deuxième policier de la brigade criminelle, dont la déposition, prévue la semaine dernière, a dû être reportée.

 ?? (Croquis d’audience Rémi Kerfridin) ?? Marie-Jeanne Desiles, assistée de Me Carla Sammartano, a fait un portrait tout en nuances de sa défunte soeur.
(Croquis d’audience Rémi Kerfridin) Marie-Jeanne Desiles, assistée de Me Carla Sammartano, a fait un portrait tout en nuances de sa défunte soeur.

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