Rêves de cinéma
L’histoire
Étienne (Andranic Manet) monte à Paris pour faire des études de cinéma à l’université. Il y rencontre Mathias (Corentin Fila) et Jean-Noël (Gonzague Van Bervesseles) qui nourrissent la même passion que la sienne.
Notre avis
L’amour du cinéma et l’influence de Jean Eustache planent avec bienveillance sur le nouveau film de Jean-Paul Civeyrac. Dans un noir et blanc sublime, il saisit l’atmosphère d’un milieu étudiant qu’il connaît à la perfection au travers du regard d’un jeune Lyonnais plein de rêves, qui va peu à peu se retrouver confronté à la réalité, sans jamais renier sa passion. Habile, la chronique qui n’oublie pas le volet sentimental – essentiellement développé dans la première partie – et montre la transformation « parisienne » d’Étienne en douceur, sans appuyer sur les différences. La réalisation posée, avec ses plans fixes, combinée à un soupçon de philosophie, se montre davantage théorique lorsque le film évoque directement par son titre et dans la caractérisation de son personnage, les théories de Blaise Pascal, dont l’ouvrage
Les Provinciales devient rapidement le livre de chevet du jeune homme. Le signe d’une volonté de différencier la pensée des actes, et d’illustrer la difficulté de rester soi-même. Une préoccupation intemporelle à l’image du résultat, à la fois contemporain et hors du temps, à l’écart de tout effet de mode qui en profite pour mettre en avant une convaincante nouvelle génération d’acteurs, tous au diapason.