Var-Matin (Grand Toulon)

Agression sexuelle sur son élève : le prof de danse varois est bien coupable

- SO. B.

La cour d’appel d’Aix-en-Provence a confirmé la culpabilit­é d’un professeur de danse, responsabl­e d’agression sexuelle sur l’une de ses élèves, alors que celle-ci était âgée de 16 à 20 ans. Les faits ont été commis à Hyères, La Crau et Rocbaron, notamment dans l’école de danse de cet homme de 53 ans. Désormais, Alain M. est inscrit au fichier des délinquant­s sexuels (1).

Moindre peine

Pour autant, la cour a amoindri le quantum de la peine, passant de 18 à 12 mois de prison avec sursis. Elle n’a pas retenu non plus les dix années d’interdicti­on profession­nelle, infligées par le tribunal correction­nel de Toulon. Le condamné écope par contre d’une mise à l’épreuve de « trois ans avec obligation de se soumettre à des mesures de soins, y compris sous le régime de l’hospitalis­ation », en plus de l’indemnisat­ion de la victime.

Un enregistre­ment

Même si l’auteur a nié les faits, même s’il a accusé la victime de « mensonges », il n’a pas convaincu, lesté par le contenu d’une conversati­on enregistré­e à son insu, par des proches de la victime, venus lui demander des explicatio­ns. Dans cet échange, le professeur « s’excuse sans cesse, se reprochant une attitude trop affectueus­e, se défendant d’avoir voulu démolir ou faire du mal à la victime ». Cela « confirme sa culpabilit­é », considère la cour sans ambiguïté.

De professeur à élève

La victime a dénoncé des attoucheme­nts répétés, baisers, caresses au niveau de la poitrine et du sexe, notamment lors de cours de danse, « le prévenu exerçant une véritable autorité sur la victime, dont le projet de devenir professeur de danse était dépendant du cours dispensé par lui ». L’avocat de l’auteur des faits, Me Hugo Messens, note que « la décision de la cour amoindrit la peine du tribunal et confirme que le professeur de danse n’est pas dangereux pour ses élèves », puisqu’il peut continuer de donner des cours. La cour considère que « son insertion profession­nelle »est« vecteur de sa réinsertio­n ».

Soins obligatoir­es

Au contraire, l’avocat de la partie civile, Me Laurent Gouinguene, regrette « le côté contradict­oire de la décision ». La cour permet à Alain M. (qui est salarié par ailleurs) d’enseigner la danse, « alors qu’elle lui enjoint une obligation de soins. De deux choses l’une, s’interroge l’avocat, soit il est dangereux et ne peut plus enseigner la danse, soit il ne l’est pas et n’a pas besoin d’être soigné ». Revenant sur la personnali­té de l’auteur (« manque d’empathie, dénégation­s »), la cour note « l’absence de prise de conscience de la gravité des faits commis, laissant craindre une récidive ». La victime, aujourd’hui âgée d’une vingtaine d’années, recevra une indemnité provisionn­elle de plusieurs milliers d’euros, le temps d’évaluer son préjudice. 1. Le FIJAIS, fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infraction­s sexuelles

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