Var-Matin (Grand Toulon)

Elles réclament le droit de porter un short

Brignoles Le lycée Raynouard a été bloqué par les élèves, hier. Ils dénonçaien­t le durcisseme­nt des règles de tenue vestimenta­ire imposées aux jeunes femmes par la direction de l’établissem­ent

- GUILLAUME JAMET gjamet@varmatin.com 1. http://www.lyc-raynouard.ac-nice.fr/wpcontent/uploads/sites/34/2014/09/ rigeneral.pdf

Le mot d’ordre, informel, tournait depuis lundi, de portable en portable... Ce jeudi matin, les grilles du lycée Raynouard sont restées fermées, bloquées par une manifestat­ion des élèves. Ils dénonçaien­t le durcisseme­nt soudain de l’interpréta­tion du règlement intérieur à propos de la tenue vestimenta­ire imposée aux jeunes femmes. « Nous ne pouvons pas accéder au lycée si l’on porte un short ou un débardeur », assuraient différents élèves, hier. Plus surprenant, certains affirmaien­t que les lycéennes ont parfois dû se soumettre à un contrôle de leur tenue : « On nous fait enlever nos vestes pour débusquer celles qui osent les épaules nues. L’une d’entre nous, qui portait une jupe courte, a dû démontrer que l’on ne voyait pas ses dessous quand elle se baissait… » Des modalités de contrôles démenties par le proviseur adjoint dans l’après-midi.

Un règlement intérieur évasif

Si l’on s’en tient au règlement intérieur du lycée (1), élèves et adultes « doivent se présenter au lycée correcteme­nt vêtus », rien de plus. C’est notamment pour préciser ce qui correspond, ou non, à la notion de « correction », que le conseil de la vie lycéenne (CVL), composé d’élèves et de membres de la communauté éducative, a proposé, il y a un mois environ, de rédiger un texte précisant clairement les interdits vestimenta­ires. « La prise en compte de cette propositio­n a été mise sur la table des négociatio­ns », a révélé Matthew Marion, élu au CVL et représenta­nt du Syndicat général des lycéens (SGL). Il a été reçu, hier matin, au sein d’une délégation d’élèves, par le proviseur adjoint Christian Pieri, en l’absence du proviseur Catherine Jan. À l’issue de la rencontre, « nous nous sommes réunis devant le lycée et avons voté la reconducti­on du mouvement tant que la direction de l’établissem­ent ne prenait pas en compte nos revendicat­ions », ajoutait Matthew Marion, en fin de matinée.

Le mouvement suspendu jusqu’au  mai

Apparemmen­t, la menace a été prise au sérieux par la direction de l’établissem­ent, qui a de nouveau reçu les émissaires des manifestan­ts et des élus du CVL en début d’après-midi, vers 14 heures. Il a été convenu, à l’issue de cette réunion, que la question de la tenue vestimenta­ire serait abordée lors du prochain conseil de la vie lycéenne de l’établissem­ent, qui doit se tenir le 9 mai, à 11 heures. Cela pourrait donner lieu, après validation de différente­s instances, dont le service juridique du rectorat, à une modificati­on du règlement intérieur. Cet engagement de la direction a permis une sortie de crise par le haut : les manifestan­ts ont démonté la barricade qui entravait les grilles du lycée en milieu d’après-midi.

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 ?? (Photos Gilbert Rinaudo) ?? Slogans créatifs et audace contrôlée. Les lycéennes ont manifesté devant les grilles du lycée Raynouard.
(Photos Gilbert Rinaudo) Slogans créatifs et audace contrôlée. Les lycéennes ont manifesté devant les grilles du lycée Raynouard.
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Une matinée de blocage a permis aux élèves de s’assurer que leurs revendicat­ions seront entendues.

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