Var-Matin (Grand Toulon)

« Ça ne va pas nous arrêter »

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Pourquoi retirer le nom de la Girelle alors que vous n’y êtes pas obligés ?

Simon Chevillot : « Oui, nous l’enterrons officielle­ment. Mais ça ne va pas nous arrêter, bien au contraire. On a bien sorti la Torpille, en jouant sur le double sens… Nous continuero­ns à créer de nouvelles bières. »

Allez-vous continuer à les baptiser avec des noms de poissons ?

Charles Doerr : « Oui. C’est notre fierté de locaux, que l’on assume. C’est pour ça qu’on ne pensait pas qu’elle (la Girelle, Ndlr) serait utilisée par quelqu’un d’autre… C’est dur, surtout parce que c’est le nom de notre première bière. C’est un symbole terrible. »

Comment avez-vous appris que le nom de la Girelle était déposé ? Charles : « On a annoncé notre lancement de manière très innocente, sans déposer la marque. C’est une grossière erreur. On a cru que la communicat­ion suffisait. Pourtant, on avait vérifié au préalable si le nom n’était pas exploité ailleurs, avant de se lancer. Et puis, on a reçu un courrier… » Simon : « Au début, lorsqu’on a reçu la lettre avec accusé de réception, on a flippé. (il souffle) » Charles : « Oui, car il était quand même question de dédommagem­ent, pour avoir utilisé leur marque. Mais on a fait face. Notre chance, c’est qu’on a un juriste parmi nous. Il nous a indiqué que le préjudice n’existe pas vu qu’ils (Heineken) n’ont rien commercial­isé. Et on est aussi conseillé par le Syndicat national des brasseurs indépendan­ts (SNBI),

qui nous accompagne et nous soutient. »

Avez-vous rencontré physiqueme­nt ou contacté par téléphone Heineken ? Charles : « Non, nous ne les avons jamais abordés directemen­t. Ce ne sont que des échanges entre juristes. Ils disposent d’un cabinet d’avocats parisiens spécialisé dans la propriété industriel­le. Ils ne font que ça. Ce combat, c’est un peu David contre Goliath ! »

Avez-vous essayé de négocier ? Charles : « On a essayé de conserver le nom pendant un temps, tant qu’ils (Heineken) ne nous l’imposait pas. Mais avec les poursuites juridiques, on aurait au moins eu à rembourser les frais d’avocats. Ça ne servait à rien d’attendre. » Simon : « On en a tiré une leçon. On a tout déposé maintenant ! (rires )»

Pourquoi l’avoir appelé la Girelle à l’origine ? Simon :«Onestnéeto­na grandi ici. C’était le clin d’oeil à notre région. En général, c’est le premier poisson de roche que tu pêches avec ton père, dans le coin. »

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Le  octobre , Charles Doerr, le co-fondateur de la Bière de la rade, annonçait sur Facebook le lancement de la première blonde. Selon le document officiel de l’Institut national de la propriété industriel­le, la SAS Heineken a bien déposé la marque...
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En attendant les stocks de bouteilles de la Censurée, l’emploi des étiquettes adhésives est de rigueur.

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