Var-Matin (Grand Toulon)

Des pistes pour rafraîchir la place Martel-Esprit

Dans le cadre de l’aménagemen­t du centre ancien, la municipali­té a proposé à des étudiants de contribuer à la réflexion destinée à améliorer l’attractivi­té de la place Martel-Esprit

- M. G. mguillon@nicematin.fr

La Seyne

Aménagée au XVIIIe siècle par comblement­s successifs (1), la place Martel-Esprit était autrefois un carrefour important et très animé, situé à la confluence du port, des chemins en provenance de Toulon et des artères du coeur de ville, dont le cours Louis-Blanc et son marché provençal. Mais au fil du temps, cette place – qui est centrale et demeure la plus importante du centre ancien – a perdu de son attractivi­té, au point que la municipali­té a ouvert une réflexion visant à lui rendre un certain attrait. « Dans le cadre du schéma d’aménagemen­t du centre ancien, nous avons lancé une démarche de type “concours d’idées” pour rendre la place un peu plus vivante et conviviale. Nous nous sommes adressés aux étudiants en BTS “design d’espace” du lycée de la Tourrache (La Garde) car nous voulions une réflexion ouverte sur la jeunesse pour alimenter la réflexion », explique Florence Cyrulnik, élue en charge du patrimoine. La municipali­té a donc élaboré un cahier des charges pour guider les étudiants dans leur travail.

« Un réel cachet patrimonia­l »

« Nous sommes sur une place carrée, très bien dessinée et qui est bien bâtie, sur sa périphérie, avec de belles façades d’immeubles du XVIIIe, notamment celle de la bibliothèq­ue théâtrale ArmandGatt­i, dont la restaurati­on architectu­rale et l’originalit­é du projet d’animation ont valu à la ville le prix départemen­tal des Rubans du patrimoine en 2014, poursuit Florence Cyrulnik. Cette place a donc un réel cachet patrimonia­l, et nous souhaitons lui trouver une meilleure adaptation pour qu’elle soit plus conviviale et moins torride en été, donc plus ombragée, notamment les terrasses des commerces situés autour. Mais sans masquer les façades des immeubles ». Le projet doit également concilier d’autres paramètres : « Il faut à la fois aménager cet espace et pouvoir le garder disponible car on veut pouvoir y mettre, de temps en temps, des gradins, un chapiteau ou des lieux d’animations, par exemple lors des fêtes de fin d’année (nous y installons une forêt de sapins et la maison du Père Noël) ou pour les besoins de la bibliothèq­ue théâtrale (lectures en plein air, exposition­s…). Du reste, c’est la seule place dans le centre ancien où on peut faire cela. En conséquenc­e, les aménagemen­ts doivent être, à la fois, discrets et mobiles ».

Quel mobilier urbain ?

Dans le même temps, la municipali­té réfléchit au mobilier urbain qui pourrait être installé, « par exemple pour les personnes âgées qui ont besoin de faire une pause en rentrant du marché, mais sans que cela ne serve de lieu de squat à des personnes indésirabl­es ». Il est aussi envisagé de végétalise­r la place mais... de manière temporaire. « Il y a deux ans, relate l’élue au patrimoine, une pépinière nous avait apporté quatre grosses jardinière­s en bois, avec des orangers et des oliviers. C’était simple et charmant. Et cela donnerait une continuité à la trame verte qui est en cours de mise en place dans le centre ». Au final, indique Florence Cyrulnik, « il ne s’agit pas d’avoir un énorme projet, mais quelque chose qui soit à la fois simple, déplaçable, et convivial ». C’est donc sur ces bases qu’ont planché les étudiants en BTS ”design d’espace” et leurs travaux (lire ci-contre) viendront alimenter les réflexions sur l’aménagemen­t de la place Martel-Esprit, voire sur d’autres places du centre ancien dans le cadre du Nouveau programme de rénovation urbaine. 1. A l’époque de Louis XIV, le port venait jusque devant les maisons de la place Bourradet. Des étudiants « créatifs » Lors de la présentati­on, la structures n’occupent alors semaine dernière en mairie, qu’un petit espace du lieu, des travaux des étudiants laissant la place pour organiser en BTS “design toutes sortes de manifestat­ions. d’espace”, les élus présents Mon projet vise - Florence Cyrullnik (patrimoine), à moderniser la place en lui Denise Reverdito apportant un espace de détente, (aménagemen­t durable), de loisir et des terrasses Eric Marro (culture) et grâce à différente­s Claude Astore (infrastruc­tures) structures en acier. Des toiles - se sont montrés tendues seront disposées « plutôt impression­nés ». sur les nombreuses structures Tout comme d’ailleurs pour apporter de la couleur l’équipe de la “Mission et de l’ombre à cet centre ville”, qui planche espace ». sur le sujet. « Les lycéens ont été très créatifs. Ils ont rendu des projets élaborés, avec des maquettes et des esquisses. C’est un travail séduisant. Et sept dossiers sortent du lot parce que jugés les plus conformes au cahier des charges fixé par la Ville. On les a donc félicités pour la qualité de leur travail, qui permet d’enrichir les idées et la base des réflexions », souligne Florence Cyrulnik.

Parmi les projets qui ont “tapé dans l’oeil” des élus, figure celui de Julie Piétri. Dans son dossier, l’étudiante indique avoir travaillé « dans l’esprit des cubes de Vasarely présents sur la façade de la mairie. Mes structures, une fois réunies, rappellero­nt la forme de ces derniers. Ce projet est entièremen­t modulable ; en effet, dans l’esprit des tables gigognes, je conçois cet aménagemen­t pour que chaque cube d’acier s’emboîte les uns dans les autres. Rassemblée­s, les Pour Florence Cyrulnik, ce projet relève d’une «démarche intellectu­ellement intéressan­te. Les cubes gigognes sont un procédé d’aménagemen­t transparen­t qui permet d’ombrager des commerces tout en étant démontable­s. Mais avec le défaut de la dimension, car celui qui aurait le plus petit cube serait défavorisé par rapport aux plus grands ». Toujours est-il que ces propositio­ns des étudiants donnent aussi des pistes sur la mobilité des aménagemen­ts temporaire­s (portables, sur roues, sur rails…). Néanmoins, conclut l’élue en charge du patrimoine, « aucun des projets ne peut être suivi au pied de la lettre, surtout qu’étant dans le périmètre d’un monument historique (le Pont levant), tout doit être soumis à l’architecte des Bâtiments de France, même un banc ou une poubelle! »

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(Photo D. Leriche) (Photo DR) (Photo DR) Au fil des années, la place a perdu de son attractivi­té. Elle fait figure de “belle endromie”, raison pour laquelle la ville souhaite lui redonner un caractère “plus conviviale”. En présence des élus concernés, le maire Marc Vuillemot a remercié et...

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