Aurélie Valognes : «Il n’y a pas de bons et de mauvais livres»
Aurélie Valognes est l’un des fers de lance des « Feel good books », ces romans qui donnent la pêche par leur empathie, leur fin heureuse. Rencontre.
Les « Feel good books » connaissent de gros succès de librairie, sans bénéficier de la publicité des médias traditionnels. Vous le regrettez ? Pas du tout. Pour mon cas, ce sont les lecteurs qui m’ont faite. C’est grâce à eux que j’ai été repérée par les maisons d’édition, sur Internet puis grâce au format poche. Les lecteurs ont besoin d’histoires qui leur font du bien, optimistes et pas plombantes. Comme j’ai commencé par l’auto-édition et que personne n’écrit dans ma famille, au début j’ai eu un peu cette impression d’imposture. Étais-je à ma place ? Mais comme je n’ai pas non plus étudié ou lu tous les grands classiques, je me suis sentie très libre de trouver ma propre voie et d’écrire les histoires qui me tenaient à coeur, de la façon dont je voulais les écrire. Aujourd’hui, j’ai donc moins ce sentiment d’imposture. Après quatre romans et trois déjà quasiment prêts à paraître, les lecteurs me font confiance. Mais à chaque nouvelle écriture, je doute énormément. Cette histoire que j’aime raconter va-t-elle susciter l’adhésion des lecteurs ?
Quelle leçon tirez-vous de votre expérience de l’autoédition ? Il n’y avait précédemment qu’un seul chemin pour pouvoir trouver son livre en librairie. Aujourd’hui, on peut s’auto-éditer, écrire son propre journal sur des blogs ou sites comme Wattpad. Les éditeurs sont à l’affût et cherchent les futurs talents sur ces plateformes. Personne aujourd’hui ne peut empêcher un auteur de rencontrer le lecteur. Il faut oser vivre son rêve... sur un malentendu (et du talent, Ndlr), ça peut marcher ! Que diriez-vous aux enfants et adolescents pour les inciter à venir à la Fête du livre, ceux qui pensent que les livres sont des objets ennuyeux, écrits la plupart du temps par des gens qui sont morts ? C’est une question très importante pour moi. Ma passion pour la lecture et la transmission sont au centre de ce que je fais. Et j’ai la chance de recevoir beaucoup d’e-mails de jeunes et de collèges qui ont mis mes livres au programme. Il existe un livre pour chacun, à chaque période de sa vie. Il ne faut surtout pas s’arrêter aux premières expériences peut-être un peu difficiles que l’on a pu avoir avec certains auteurs. Il faut aussi se faire conseiller par des libraires ou des proches parce qu’on a tous autour de soi quelqu’un qui aime lire. Il n’y a pas de bons et de mauvais livres, mais des lecteurs curieux qui doivent trouver le roman qui va provoquer un déclic pour eux. Je lis moi-même un livre par semaine depuis mes six ans. J’aime qu’un livre me remue.