Fondée en juin à Hyères, la start-up Mini Green Power valorise vos déchets végétaux en énergie.
ligneuse (bois) en énergie et la partie fine (feuilles, tonte) des résidus végétaux en compost, plutôt que de composter l’ensemble d’un seul bloc, ou pire, qu’ils soient déposés sauvagement sur le bord des routes, ce que l’on constate souvent », décrypte Gonzague de Borde.
Élue start-up greentech de l’année
Preuve qu’il y a de l’avenir dans le domaine, la société – qui compte dix-huit salariés – a été élue « startup greentech de l’année » par le magazine Challenges. Elle vient par ailleurs de clôturer une levée de fonds supplémentaire d’un million d’euros qui lui permettra de continuer son programme de recherche & développement et d’accélérer son essor commercial. Le siège de la start-up héberge deux démonstrateurs que les clients intéressés peuvent voir tourner à plein régime. Concrètement, les centrales de Mini Green Power consomment entre 1 000 et 20 000 tonnes de déchets végétaux par an. Elles produisent ainsi entre 500 kW et 5 MW, ce qui permet de chauffer entre 200 et 2 000 personnes. Ces mini-centrales sont donc avant tout destinées aux collectivités et aux industriels. Pour exemple, une ville comme Hyères traiterait «près de 10 000 tonnes de déchets verts par an. Sachant que le traitement revient entre 40 et 100 euros la tonne, calcule Gonzague de Borde, les villes ont beaucoup d’économies à faire à ce niveau. »
Combustion par gazéification
La combustion par gazéification des résidus végétaux produit de l’énergie qui peut être utilisée sous différentes formes. « L’énergie, c’est aussi bien de la chaleur, du froid que de l’électricité ». Mais ces mini-centrales peuvent également assurer une fonction de séchage, «notamment pour le bois et autres produits à déshydrater qui peuvent fabriquer de l’huile comme la noix de coco par exemple. » Pour faire tourner ses machines, la société a développé un système de solution big data, qui lui permet de garder le contrôle à distance. « Grâce à tous les capteurs implantés dans la centrale qui sauvegardent les données, précise Gonzague de Borde, on peut optimiser d’ici le fonctionnement des centrales. » Et, contrairement aux énergies éolienne ou solaire, dépendantes des conditions climatiques, la biomasse, elle, est abondante toute l’année. Mini Green Power assure surtout produire une énergie des plus propres. « Ce que va capter la plante durant toute sa vie, elle va le rejeter dans la combustion, ce qui est neutre en CO2. De manière générale, assure le responsable de développement, c’est difficile de faire plus propre, puisque l’on est très en dessous aussi en production d’oxydes d’azote. » « L’intérêt, c’est aussi de s’implanter dans des endroits coupés du monde », résume le responsable de développement. Et de prendre en exemple des régions comme la Nouvelle-Calédonie, qui « utilisent encore du fuel avec d’énormes générateurs, ce qui est une catastrophe au niveau environnemental ». La petite société varoise deviendra-t-elle numéro un
dans son secteur ? Une chose est sûre : tous les voyants sont au vert. Reste un détail : « La volonté sincère de changer les choses ». Or, cette volonté doit aussi être « politique ». Mais on se veut confiant chez Mini Green Power. Comme le rappelle Gonzague de Borde, « l’Agence de l’environnement et de la maîtrise d’énergie (Ademe) subventionne en partie » celles ou ceux qui voudraient franchir le cap en passant à l’énergie verte. Pour Jean Riondel, la moitié du boulot est déjà faite dans la mesure, dit-il, où « ona réussi à convaincre les gens par le sens ». Et ça, c’est déjà une sacrée bataille gagnée.