Naval Group : la CGT dénonce le «mépris» de la ministre
On le sait, la CGT s’inquiète du rapprochement entre le français Naval Group (exDCNS) et l’italien Fincantieri. Vendredi dernier, la section locale voulait en témoigner à la ministre des Armées, Florence Parly, venue à Toulon. Mais la porte est restée close. « C’est un mauvais signe pour le dialogue social : sur de tels sujets, le vrai patron, c’est la ministre », déplore la délégation varoise. Hier, devant la porte de l’arsenal, une quarantaine de syndiqués ont manifesté leur mécontentement, histoire de « marquer le coup ».« Elle (Florence Parly) est venue essayer d’éteindre le feu sur la qualité du matériel après les tirs en Syrie, indique le secrétaire général Naval group CGT, Richard Roméo-Giberti. On a appris sa venue au dernier moment par des bruits de couloir, on a demandé audience mais on nous a refusé une rencontre. Puis, sur ordre, la gendarmerie maritime nous a interdit de porter signe de notre organisation syndicale (badge, autocollant, drapeau, banderole)… C’est une première. »
La CGT : « Pas une marchandise »
Une exaspération relayée aux autorités de la base de défense, en cette journée de manifestation sur l’ensemble des sites de Naval Group. Et la délégation varoise, qui redoute une future baisse d’activités, ne cédera pas de terrain. « On va expliquer ce qui se joue, encore et encore, auprès des personnels, précise Richard Roméo-Giberti .On va essayer d’obtenir un rendez-vous auprès de nos députés. Les armes ne sont pas une marchandise comme les autres, et l’État donne aujourd’hui aux industriels l’ordre de négocier entre eux sur diverses activités touchant à la défense nationale. »
La direction : « Un projet pour l’emploi »
Des doutes que réfute la direction de Naval Group. « Les discussions franco-italiennes en vue de la constitution d’une alliance entre Fincantieri et Naval Group sur le modèle industriel RenaultNissan et Mitsubishi ont pour objectif de constituer un leader européen dans le domaine du naval militaire, précise-t-on dans un communiqué. Ce projet est favorable à l’emploi et à la valeur ajoutée. Il représenterait une source de progrès considérable, notamment en termes de réduction des coûts [...]. Il permettrait également de concevoir et réaliser conjointement des bâtiments de surface comme le bâtiment de soutien et de ravitaillement du programme Flotlog. »