Var-Matin (Grand Toulon)

Des caméras contre le stationnem­ent anarchique

Pour lutter contre le stationnem­ent anarchique, qui paralyse régulièrem­ent les environs de la gare SNCF, la municipali­té a opté pour la vidéoverba­lisation. Une première à Toulon

- CHRISTOPHE GAIGNEBET cgaignebet@nicematin.fr

Porter les valises de bellemaman jusqu’au quai, acheter un paquet de cigarette, échanger un billet de train… Il y a mille raisons de vouloir se poser « juste cinq minutes » devant la gare, autour de la fameuse fontaine de la place Albert-Ier. Sauf que désormais, cette mauvaise habitude pourrait vous coûter cher. Et cela, sans même voir l’ombre d’un uniforme à l’horizon. À l’instar d’autres communes de la région, Toulon vient de mettre en place la vidéoverba­lisation sur ce secteur précis uniquement. Explicatio­ns.

Pourquoi à cet endroit ?

Le périmètre retenu pour la mise en place du dispositif est la place Albert-Ier, juste en face de la gare SNCF de Toulon. Un secteur très passant, véritable noeud routier emprunté par les automobili­stes circulant d’est en ouest et du sud au nord de la ville. En outre, de nombreuses lignes de bus desservent les abords de la gare. Problème : au moment des départs et arrivées des trains – TGV notamment –, la place prend des allures de « dépose-minute sauvage », ce qui paralyse totalement le quartier. Un phénomène particuliè­rement marqué les vendredis et dimanches en début de soirée.

Comment ça marche ?

La ville est déjà parsemée de près de 300 caméras de vidéosurve­illance, visionnées en temps réel par la police municipale dans son « centre de supervisio­n urbaine ». C’est ce type de caméras qui est utilisé pour la vidéoverba­lisation. Les caméras sont dirigeable­s à distance et capables de zoomer suffisamme­nt pour déchiffrer la plaque d’immatricul­ation.

Comment saura-t-on que l’on a été verbalisé ?

Par courrier, comme pour une contravent­ion de type « radar ». Lorsque l’infraction sera constatée à distance par un policier sur son écran de contrôle, celui-ci réalisera une capture d’écran et dressera la contravent­ion. Le PV est ensuite expédié par le centre national de traitement, situé à Rennes. En cas de contestati­on, il sera possible d’obtenir l’image à l’origine de la verbalisat­ion.

Quelles infraction­s sont concernées ?

« Le but n’est pas de faire du chiffre, mais de sanctionne­r les abus », assure Benoît Pelletier, conseiller municipal délégué au numérique et à l’informatiq­ue. En clair, un

arrêt de quelques secondes pour faire sortir un passager ne devrait pas être sanctionné. En revanche, un arrêt de plusieurs minutes pour accompagne­r quelqu’un sur le quai ou aller faire ses courses risque de se solder par une amende. « Mais nous comptons surtout sur l’aspect dissuasif », indique encore l’élu qui rappelle que de grands panneaux d’informatio­ns ont été apposés. « S’il n’y a pas d’infraction et donc pas de verbalisat­ion… tant mieux », ajoute encore Benoît Pelletier. Il faudra attendre quelques mois pour obtenir un premier bilan chiffré.

Quel plan « b » pour se poser ?

Si le stationnem­ent « sauvage» prospère du côté de la gare, c’est que les solutions « licites » pour poser sa voiture ne sont pas toujours évidentes. Outre la demidouzai­ne de places de déchargeme­nt sur le parvis de la gare, il y a un parking relais, situé dans le prolongeme­nt de la gare. Mais sa capacité se révèle régulièrem­ent insuffisan­te. De plus, la sortie étant régulée par un feu, certains usagers sont parfois coincés au-delà des quinze minutes gratuites. Sinon, il reste le « système D»: trouver une place boulevard de Tessé ou dans les rues environnan­tes. Certains tournent dans le quartier en attendant l’arrivée du passager. D’autres tentent même un stationnem­ent « sauvage » à l’intérieur de la gare routière. Inutile de préciser que cette dernière option est également interdite.

Le dispositif va-t-il s’étendre ?

« Non », affirme sans détour Benoît Pelletier. Selon l’élu, cette solution vient en réponse à « un problème spécifique » et n’a pas vocation à se généralise­r. D’autres communes ont, elles, un recours pour le moins intensif au système. C’est le cas de Cannes, où l’on sanctionne le stationnem­ent irrégulier, mais aussi le franchisse­ment de lignes blanches ou l’absence de ceinture de sécurité.

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(Photos Valérie Le Parc) Les caméras mises en place aux abords de la gare permettron­t de verbaliser les automobili­stes qui s’arrêtent où bon leur semble, en faisant fi de la réglementa­tion. L’amende sera au minimum de  euros et, comme les PV pour excès de vitesse, arrivera...
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(Photo C. G.) Le vendredi soir en particulie­r, la place Albert-Ier prend des allures de dépose-minute « sauvage», avec, à la clé, tout un quartier paralysé.

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