Habana : l’adieu aux armes
Digne, il s’est présenté devant la presse hier après-midi à l’issue d’un entraînement sur la pelouse de Mayol qu’il ne foulera plus en compétition. Bryan Habana avait, certes, comme à son habitude, un sourire aux lèvres. Mais cette fois, il paraissait surfait. Une réelle émotion transpirait au travers de ses propos. Le Sud-Africain, sacré meilleur joueur de la coupe du monde en , quittera donc Toulon par la petite porte. Une ovation majestueuse lui sera réservée lors de ses adieux à Mayol, samedi, avec quelquesuns de ses pairs qui partent du club, à l’image de Vermeulen, Tillous-Borde, Delboulbès, Radradra… ou mettent fin à leur carrière de joueurs tels Fernandez Lobbe, Clerc ou encore Suta. Mais le double champion d’Europe aurait souhaité quitter la scène de Besagne par le tunnel qui mène à la pelouse. Le RCT ne lui en donnera pas l’occasion.
« J’avais le feu vert médical »
La voix prise et visiblement ému, Bryan Habana reconnaissait avec autant d’humilité que de sincérité et beaucoup d’amertume : « Ma décision d’arrêter a été difficile, très difficile, à prendre. Et finir ainsi (sans avoir joué de toute la saison
Ndlr), c’est vraiment pour moi, très, très dur. Si je ne joue pas, ce n’est pas mon choix. Mais c’est ainsi. C’est la vie. J’avais obtenu le feu vert médical. Depuis quatre mois, j’avais repris l’entraînement et je travaillais très dur pour renouer avec la compétition, mais c’est le choix de l’entraîneur. Fabien Galthié a jugé que je n’étais pas à % de mes moyens. J’ai eu une explication avec le coach, mais cela n’a pas été très clair. Ceci étant, je n’ai pas de regrets d’avoir prolongé d’une saison, même si elle n’a pas correspondu pas à mes attentes. Je garderai un grand souvenir du RCT, avec notamment ce doublé et l’accueil qui nous avait été réservé sur le port où se pressaient personnes. C’était incroyable. J’ai eu beaucoup de fierté de servir le rugby. J’ai toujours donné le meilleur de moi-même. Vous me demandez si j’ai l’impression d’être une légende. Je vous répondrais que le jeu est plus grand que n’importe quel joueur. Quant à savoir si je ne vais pas regretter cette décision d’arrêter, j’avoue que je ne sais pas... On verra. »