Var-Matin (Grand Toulon)

« Une vie étudiante incroyable »

Le sociétaire du CN Sainte-Maxime participe pour la première fois à une manche de la coupe du monde, à Hyères. Un retour aux sources pour l’apprenti ingénieur

- ALEXANDRE REYNAUD

Àl’âge de 6 ans, alors qu’il pratiquait le judo au club de Sainte-Maxime, Guillaume Boisard décide de tester la voile avec un ami. Son compère arrête au bout de deux semaines, tandis que le gamin accroche et commence à naviguer sur un Optimist. C’est désormais sur un Finn, série dans laquelle il évolue, que l’apprenti ingénieur exilé à La Rochelle combine aujourd’hui études et voile. Auréolé d’un sacre national en 2017, le Varois compte sur cette invitation en coupe du monde pour se faire une place parmi l’élite mondiale.

Quand avez-vous décidé de faire de la voile à haut niveau ? J’ai un parcours atypique vu que je suis resté à Sainte-Maxime plutôt que d’aller en structure. On a voulu me recruter dès la seconde, mais j’ai décidé de privilégie­r ma scolarité. Après le bac, j’ai décidé de mener un double projet. Cela fait trois ans que je suis à  % dans la voile. Je définis mon programme et je l’adapte en fonction de la météo en accord avec mon école d’ingénieur.

Vous avez déménagé à La Rochelle pour concilier études et voile, comment s’est passé ce changement de vie ? L’hiver est long là-bas (rires). C’était compliqué après le bac, on quitte le cocon familial pour se retrouver dans une résidence étudiante où on doit tout faire soi-même. Ça fait tout drôle. Surtout, les entraîneme­nts se sont intensifié­s d’un coup. Quand on te propose d’aller boire un verre tu dois dire non car tu es cuit. Maintenant, j’arrive à allier vie sociale, voile et études.

Comment s’organisent vos entraîneme­nts là-bas ? Je suis dans un groupe monté par Laurent Haÿ où chacun est licencié de son côté. J’ai un préparateu­r physique qui me suit et j’ai la liberté de m’organiser selon mon programme. Depuis peu, je participe à des stages avec Jonathan Lobert (médaillé de bronze aux JO en ). Ce doit être particulie­r de côtoyer un médaillé olympique… Au début, j’étais très intimidé car je suis plutôt réservé. Aujourd’hui, c’est un peu un mentor, un coach par moments. Il m’apporte des astuces. C’est lui qui m’a proposé de venir en stage avec lui quand j’ai commencé à faire des résultats. Avec Fabian Pic (le numéro  français, Ndlr), ils n’hésitent pas à me donner des conseils, des infos…

Une coupe du monde à Hyères, qu’est-ce que cela représente? Rien que de revenir ici avec le soleil, ça fait plaisir ! Je venais souvent quand j’étais petit pour des régates régionales d’Optimist. C’est rigolo de retrouver le même plan d’eau. C’est la seconde épreuve en termes de difficulté derrière les Jeux avec le top mondial. Pour moi, c’est une première en coupe du monde, c’est une super-expérience. Je vais viser la première partie de tableau, mais cela va me servir de préparatio­n.

La saison dernière, vous avez été champion de France, le travail semble payer… Je suis en grosse progressio­n depuis le début de la saison. J’ai gagné la régate de Cannes, ça m’a donné confiance. J’ai terminé e aux championna­ts d’Europe, ce qui m’a remis en place, mais permis de voir où j’en étais. Lors de la coupe d’Europe à Palma, avec les mêmes mecs, je fais mieux. Je sens une progressio­n, je prends de meilleurs départs. J’arrive à être plus hargneux et à prendre plus de vitesse. Tout s’enchaîne et tout va dans le bon sens.

Et à long terme ? Je vise Tokyo en  comme partenaire d’entraîneme­nt, puis j’espère participer à Paris . Je serai diplômé en , Après, je pourrai m’entraîner à plein-temps. Ensuite on verra. J’ai une vie étudiante incroyable ! Je voyage partout. J’étais à Palma le mois dernier… C’est une vie à part comparée aux autres.

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(Photo Frank Muller) Guillaume Boisard : « Tout s’enchaîne et va dans le bon sens ! »

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