Var-Matin (Grand Toulon)

« Je ne suis pas vieux! »

Après avoir pensé à raccrocher, Jean-Baptiste Bernaz a remis le cap vers les prochains Jeux et son rêve de médaille. C’est reparti pour un tour. Voire plusieurs...

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Il n’a pas pu s’y résoudre. Cette breloque olympique, «JB» Bernaz en rêve trop. Le lasériste maximois a donc remis ses autres projets à un peu plus tard. Et repris la barre de son frêle esquif qu’il espère conduire au Japon dans deux ans. Pour ce qui serait ses 4es Jeux. Pas question, dès lors, de rater l’incontourn­able semaine olympique hyéroise, qu’il aborde avec de grandes ambitions. Et dont il est encore en tête, d’ailleurs, ce matin.

Vous êtes un peu comme chez vous, à Hyères ? J’ai été plusieurs années licencié ici, donc je connais bien l’endroit. Et puis on vient souvent. J’ai calculé, ça va faire presque treize fois que je participe à la semaine olympique. Je me sens vraiment comme à la maison. Il y a plus de sollicitat­ions, donc ça prend un peu de temps, mais c’est aussi moins de fatigue, de déplacemen­ts, et ça fait plaisir. Et moi, j’aime bien les conditions méditerran­éennes.

Vous avez participé à l’étape de Miami, en janvier... Et ça a été un gros échec ! J’ai terminé e, ça faisait un moment que je n’avais pas fait une telle contre-perf. Mais ça m’a permis de faire un point sur l’hiver qu’on avait fait, et me rendre compte qu’on n’avait pas assez travaillé. Miami, en général, c’est au milieu de notre période de foncier. Du coup, on a pu rectifier le tir sur la e partie. Et là, on est en phase ascendante. Je sors d’un bon Palma, où je ne passe pas loin du podium, et j’espère enfoncer le clou ici. Et on a le championna­t d’Europe dans deux semaines.

C’est l’objectif à court terme ? Non. Ce sera vraiment un outil de travail. Le vrai prochain objectif, c’est la finale de la coupe du monde à Marseille. Et, surtout, le mondial au Danemark en août.

Après les Jeux de Rio, vous aviez dit vouloir arrêter le laser... (Il coupe). Vouloir « sans doute » arrêter. Oui. Parce que je voulais commencer à passer à autre chose. Mais ça allait à l’encontre d’autre chose que j’avais dit. À savoir que je ne quitterais pas le monde olympique sans avoir une médaille. Du coup, je n’ai rien fait pendant cinq mois. Pour réfléchir. Et après avoir tourné tout ça dans ma tête, ça m’a paru clair que j’avais encore la foi de refaire quelques petits sacrifices pour aller prendre cette médaille olympique. Et que le reste, ça attendrait bien que je sois à la retraite (il se marre). Du coup, l’objectif de cette préparatio­n, c’est vraiment d’allier la performanc­e en laser, et, en parallèle, préparer ma reconversi­on, sur des supports un peu plus gros.

Quoi de mieux que de prendre l’or à Tokyo pour préparer l’or à Paris ?”

Comme l’America la ? coupe de C’est mon deuxième rêve après la médaille olympique. J’aimerais bien que le projet français décolle. Je ne sais pas exactement où ils en sont. Mais je suis en contact avec Franck (Cammas), et j’aimerais bien qu’on arrive à allier les forces. C’est dur de trouver de l’argent, ça coûte cher. Mais je ne comprends pas qu’on n’y arrive pas en France. On a des milliardai­res, on a des industries du nautisme, on a des marins de talent. Je ne comprends pas qu’on ne puisse pas la gagner, cette coupe de l’America.

Vous êtes impliqué dans le projet français ? Je fais tout ce qu’il faut pour être très concerné par ce projet, mais je veux aussi rester performant en laser. Cet hiver, on a quand même beaucoup travaillé pour revenir au niveau après Miami. Donc je ne suis pas disponible à plein temps pour faire autre chose que du laser, mais j’essaie de commencer à y mettre un pied.

Avec en ligne de mire peut-être de quatrièmes Jeux Olympiques dans deux ans... La plus belle des épreuves, pour vous ? C’est de loin la plus belle épreuve à laquelle j’ai participé. Pas en terme de niveau, parce que vélistique­ment parlant, ce n’est pas incroyable. Il n’y a qu’une personne par nation, donc on enlève plein de très bons. Par contre, en terme d’intensité... Moi, je fais ça beaucoup pour les émotions que ça dégage, et là-bas, tout est exacerbé. Et puis c’est un moment de mélange et de partage. Ce n’est que du bonheur. Même si parfois il y a de la frustratio­n...

Cette e place à Rio en , c’est quelque chose qui vous hante encore? Ça a été dur. Une vraie déception. Parce que ça se joue à pas grandchose. Voire à un petit départ prématuré. J’essaie de le transforme­r en énergie positive. Ça m’a donné envie d’y retourner et de prendre une revanche. En essayant de ne pas reproduire des fautes de débutant. Ça ne me hante pas, mais oui, ça trotte toujours (il sourit)...

Pour effacer ces images, il va donc falloir aller chercher une médaille à Tokyo... L’or ! Et puis quoi de mieux que de prendre l’or à Tokyo pour préparer l’or à Paris, non ?

On est loin de la retraite, là ! Je ne suis pas arrêté dans mes idées, en tout cas. Tout le monde croit que je suis vieux parce que j’ai eu la chance de déjà faire trois Jeux Olympiques. Mais je ne suis pas vieux (il rit). J’ai  ans. Et quand on voit Robert Scheidt (le Brésilien, double champion olympique et huit fois champion du monde de laser, a  ans, Ndlr), tout est possible. Et puis faire les Jeux à la maison, à Marseille, sur un plan d’eau méditerran­éen, ça me fait vraiment envie...

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(Photo Laurent Martinat) Le Maximois « JB » Bernaz aborde le week-end des Medal races en leader.

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