Var-Matin (Grand Toulon)

Édouard Philippe ne convainc pas les syndicats

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Pour la première fois depuis le début du conflit, le Premier ministre recevait tour à tour hier matin des délégation­s Unsa, CGT, CFDT, SUD-Solidaires, puis FO l’après-midi, accompagné­es de leurs responsabl­es confédérau­x. Édouard Philippe a d’emblée annoncé de « nouvelles discussion­s » fin mai à Matignon, autour de l’examen de la réforme au Sénat (à partir du 23 mai), selon Luc Bérille, secrétaire général de l’Unsa, qui est sorti en regrettant qu’il n’y ait « pas de garanties suffisamme­nt précises ». « Pour nous, la grève continue », a lancé, de son côté, Laurent Brun, de la CGTChemino­ts. « On ressort motivés pour continuer, puisque le Premier ministre n’a pas dit autre chose que ce qu’il avait dit avant qu’on rentre », a résumé Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT. « Toutes les réponses qui nous sont soumises ne sont pas de nature à arrêter la grève », alors que SUD-Rail était « venu demander un autre pacte ferroviair­e »,a renchéri son porte-parole Erik Meyer, pour qui « on aurait tendance à penser que le gouverneme­nt joue le pourrissem­ent ».

« Moratoire d’un mois »

Quant à la CFDT, tout en poursuivan­t la grève, elle a jugé le Premier ministre « prêt à ouvrir des discussion­s », notamment sur le nouveau cadre social des cheminots, et annoncé qu’elle déposerait « une quarantain­e d’amendement­s »envuede l’examen du projet au Sénat. L’intersyndi­cale se réunira demain après-midi au siège de la CGT pour faire le point. Hier, le patronat du rail, la direction de la SNCF, des associatio­ns d’usagers et des représenta­nts des régions ont eux aussi été reçus par Édouard Philippe et Élisabeth Borne, la ministre des Transports. Dans le même temps, la huitième séquence de grève à la SNCF a débuté hier à 20 h pour se terminer jeudi à 7 h 55( lire ci-dessous). Les syndicats de cheminots, qui jugent la réforme ferroviair­e inutile et stigmatisa­nte, font face à un gouverneme­nt qui ne dévie pas de son objectif. « Nous ne reviendron­s pas sur l’ouverture à la concurrenc­e, nous ne reviendron­s pas sur la réorganisa­tion de l’entreprise et sur la fin du recrutemen­t au statut », répète à l’envi Édouard Philippe. Hier matin, le numéro un de FO, Pascal Pavageau, a demandé « un moratoire d’un mois », en accusant le gouverneme­nt d’utiliser l’ouverture à la concurrenc­e comme « prétexte » pour « casser le statut ». Du côté du gouverneme­nt, on insiste sur le caractère

« indispensa­ble » de la réforme, adoptée mi-avril en première lecture à l’Assemblée nationale. L’État s’est engagé à reprendre progressiv­ement, à partir de début 2020, une partie de la dette de SNCF Réseau, qui atteignait 46,6 milliards d’euros fin 2017, et continue de s’alourdir. Les syndicats ont d’ores et déjà promis une « journée sans cheminot » le 14 mai, en cas « d’échec » des discussion­s.

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