Var-Matin (Grand Toulon)

M. G. mguillon@nicematin.fr

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Véritable bibliothèq­ue mobile, le Bibliobus municipal est destiné à se rendre dans tous les quartiers de la ville (une dizaine d’arrêts desservis tous les quinze jours) pour proposer un choix de 1 500 romans, BD, magazines, livres audio, ainsi qu’un fond de DVD, pour toute la famille et pour tous les goûts. Un système de réservatio­n personnali­sé permet également d’accéder à la totalité des ouvrages des bibliothèq­ues de La Seyne. Apprécié des habitués, le service est toutefois suspendu depuis près de sept mois en raison d’un problème technique. Qui aura mis du temps à être résolu car la Ville s’est heurtée à un fournisseu­r qui a dû se faire tirer l’oreille pour assumer sa responsabi­lité.

Non conforme avec la carte grise

Si la formule du Bibliobus existe depuis 1988, le véhicule a, lui, été renouvelé à plusieurs reprises. Et le dernier en date, commandé en 2010 par la Ville à l’entreprise Brevet (Bourg-enBresse) a été mis en service l’année suivante. Mais un problème est apparu en juillet 2017 : un contrôle technique effectué par la commune a révélé un dépassemen­t (d’environ 250 kg) du poids total autorisé en charge. Ce qui a eu pour effet d’interdire la conduite du véhicule en surcharge, devenu non conforme avec la carte grise. Et en septembre, une nouvelle pesée confirmait que le poids à vide du bus ne correspond­ait pas à celui indiqué sur les documents. La Ville a alors saisi le fournisseu­r – l’entreprise Brevet – pour mettre en

(1) cause sa responsabi­lité et lui demander des solutions techniques. Début novembre, l’entreprise acceptait de récupérer le véhicule, qui a été ramené à l’usine. Mais il aura fallu attendre fin décembre pour que Brevet confirme la surcharge et propose des solutions d’allégement. Face au temps perdu, la commune a mis la pression sur le fournisseu­r, le menaçant d’aller au procès au motif du préjudice subi du fait de l’immobilisa­tion prolongée du véhicule.

Un compromis enfin trouvé

Début février, Brevet a accepté une réunion destinée à trouver une « solution amiable préalable à tout recours ». Et après discussion, l’entreprise a convenu de sa responsabi­lité et accepté de prendre à sa charge les adaptation­s techniques du bus. De son côté, la Ville a estimé le préjudice subi à 22 600 euros. Trop élevé pour le fournisseu­r qui a proposé, début mars, de transiger à hauteur de 14 300 euros. Cette propositio­n a été jugée acceptable par la commune car « elle lui permet de retrouver un véhicule conforme et opérationn­el dans des délais corrects, sans attendre une décision de justice, et tout en obtenant une indemnisat­ion du préjudice ». L’accord a donc été conclu sur ces bases : l’entreprise s’est engagée à réaliser les aménagemen­ts du véhicule pour mettre son poids en conformité (lire ci-contre) et à indemniser le préjudice de la commune, par une prise en charge directe de 1 652 euros et une prise

(2) en charge indirecte de 12 740 euros. Ce dernier point concerne le paiement, par Brevet, de nouveaux « coffrets à livres » pour la bibliothèq­ue « Effet mer » qui va s’installer cet été sur la plage des Sablettes. «A l’image des containers à livres des bouquinist­es sur les quais de Seine à Paris, il s’agit de coffrets étanches que les bibliothéc­aires n’auront pas à rentrer tous les soirs pour les mettre à l’abri dans le chalet », apprécie déjà le personnel concerné.

Un service de substituti­on

Le Bibliobus « allégé » devrait, lui, faire son retour à La Seyne à la mi-juin, soit près de neuf mois après son immobilisa­tion. Un délai qui aura sans doute paru bien long aux habitués. Certains auront toutefois pu bénéficier, dans l’intervalle, du service de substituti­on mis en place par la Ville. « Dès que le Bibliobus a été

arrêté, nous avons été réactifs pour mettre en oeuvre un “Bibliodriv­e” avec un véhicule utilitaire qui, sans rendre tous les services du bus, va servir deux fois par semaine les gens qui ne peuvent pas se déplacer », conclut le service des bibliothèq­ues de la Ville. 1. La société Brevet, basée à Bourg-enBresse, se présente comme le 2. 1 000 euros pour la perte de recettes des usagers, 120 euros pour le coût des pesées réalisées par la ville, 282 euros pour le coût du contrat de maintenanc­e annuel, et 250 pour la mise à dispositio­n du véhicule utilitaire qui s’est substitué au Bibliobus depuis le mois de novembre.

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