Var-Matin (Grand Toulon)

Policière niçoise décédée : hommage et interrogat­ions

Amandine Giraud s’est noyée dans la Seine le 5 janvier lors d’un exercice controvers­é. La préfecture de police lui a rendu hommage hier à Paris. Une enquête est en cours

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Un hommage a été rendu, hier matin à Paris, par la préfecture de police à la Niçoise Amandine Giraud, policière de la brigade fluviale décédée lors d’un exercice dans la Seine le 5 janvier. « Je partage votre deuil et votre peine », a déclaré le préfet de police Michel Delpuech dans son discours, s’adressant aux parents de la jeune policière de 27 ans, présents lors de cet hommage dans la cour de la préfecture de police. « Je comprends aussi votre colère, avec les innombrabl­es questions que vous vous posez sur les circonstan­ces du drame, l’enquête en cours devra apporter les réponses que vous attendez », a-t-il ajouté. La policière avait disparu quelques jours après le passage de la tempête Eleanor lors d’un exercice de routine à hauteur de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Le niveau de la Seine était alors monté à Paris, pour atteindre le 5 janvier 3,26 m à l’échelle du pont d’Austerlitz, ce qui correspond à la «vigilance jaune ». Le corps d’Amandine Giraud a été retrouvé le 29 avril.

La police des polices enquête

Le parquet de Paris a confié à l’inspection générale de la police nationale (IGPN) une enquête pour rechercher les raisons de la disparitio­n. Elle a débouché, le 23 février, sur l’ouverture d’une informatio­n judiciaire pour « homicide involontai­re ».« Rien ne motivait qu’on mette en place cet exercice alors qu’après le passage de la tempête, la Seine est en crue », avait estimé le secrétaire départemen­tal adjoint d’Unsa-Police, Nicolas Pucheu. La préfecture de police avait assuré, de son côté, que l’exercice de routine auquel participai­t la jeune femme était « prévu et encadré ». Le Canard enchaîné, citant des éléments de l’enquête, a assuré qu’au cours de l’exercice, la corde ou « ligne de vie», qui reliait la jeune femme à un bateau pneumatiqu­e amarré au quai de Notre-Dame, « a été détachée de l’embarcatio­n à la suite d’une erreur d’appréciati­on» d’un moniteur. « Beaucoup d’erreurs ont été commises. Beaucoup, beaucoup trop », nous a confié Elisabeth, la mère d’Amandine, dans une interview publiée hier dans nos colonnes. « C’est pourquoi je me suis portée partie civile », indique la mère de la policière, qui a choisi Eric Dupond-Moretti comme avocat.

Une messe à Nice demain

Amandine Giraud a été promue à titre posthume au grade de capitaine et a reçu la médaille d’honneur de la police nationale, ainsi que la médaille de la sécurité intérieure, échelon or. À 10h30, à l’heure où débutait la cérémonie à Paris, une minute de silence devait être respectée dans tous les commissari­ats de France, à l’appel du directeur général de la police nationale. Une autre cérémonie, religieuse celle-là, sera organisée demain à 10 h, à Nice, en l’église Sainte-Réparate. Les amis d’Amandine à la brigade fluviale et la Protection civile descendron­t de Paris pour épauler sa mère, son père et sa soeur. À cette occasion, les Niçois sensibles à ce drame pourront s’associer à leur douleur.

 ?? (Photo préfecture de police) ?? Amandine Giraud a été promue capitaine de police et a reçu, à titre posthume, la médaille d’honneur de la police nationale et la médaille de la sécurité intérieure, échelon or, par le préfet de police, Michel Delpuech.
(Photo préfecture de police) Amandine Giraud a été promue capitaine de police et a reçu, à titre posthume, la médaille d’honneur de la police nationale et la médaille de la sécurité intérieure, échelon or, par le préfet de police, Michel Delpuech.

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