Ils ont créé le vélo «trois le plus parfait du monde »
Le célèbre entrepreneur Marc Simoncini et l’ingénieur Rémi Chenu se sont associés pour créer Heroïn, une marque de vélo de course haut de gamme dont l’atelier se trouve aux Playes
N’en déplaise aux cyclistes rêveurs : ce n’est pas en roulant avec un Heroïn que vous grimperez le Faron en moins d’un quart d’heure( 1). Mais vous sentirez cependant assurément la différence avec votre ancienne monture. Et pour cause: créée en 2014, la marque a pour vocation de proposer « le vélo le plus parfait du monde », selon les termes du célèbre entrepreneur Marc Simoncini, qui a investi 2,5 millions d’euros dans la société. Rien de moins. À la conception, on retrouve Rémi Chenu, ingénieur ciotaden en mécanique des matériaux et cycliste amateur à la Roue d’or sanaryenne. Il nous raconte la genèse du produit: « C’est par l’ami d’un ami que nous nous sommes rencontrés avec Marc. Moi j’avais une PME de cycles ici; lui voulait investir dans ce domaine et faire le meilleur vélo du monde. On s’est retrouvé sur cette idée de créer un produit haut de gamme. »
Des alvéoles aérodynamiques
Après trois ans d’études, de plans, d’impressions 3D et autres tests en soufflerie, Heroïn est née. Esthétique- ment, cela donne un objet racé, aux lignes très pures (d’où le nom…), sans guère de câbles ou de vis apparents. Techniquement, les spécialistes s’accordent à dire qu’on frôle bien la perfection (voir par ailleurs). « C’est du tout carbone, d’excellente qualité. Des fibres légères et rigides, fabriquées manuellement en Italie par des techniciens qui ont l’habitude de travailler pour la F1 ou l’armée », explique Rémi Chenu. Imaginé dans l’Hexagone et donc conçu de l’autre côté des Alpes, « faute d’avoir trouvé ce savoir-faire en France ». Au final, le joujou pèse 6,5 kg et possède quelques caractéristiques uniques, dont son aérodynamisme. « Toute une partie de la surface du cadre présente de minuscules alvéoles, comparables à cel- les que l’on trouve sur les balles de golf. C’est esthétique mais surtout, dès lors qu’il y a un peu de vent, cela améliore la pénétration dans l’air de 8%. » L’élégance au service de l’efficacité.
Entre et
Autre différence notable par rapport à un vélo de course « traditionnel », le prix, qui rappellerait davantage celui d’une voiture: entre 8500 et 15000 euros la bête, tout de même… « C’est le prix de l’excellence et d’un service premium, justifie notre Ciotaden. À ce tarif, on a une garantie à vie et un produit monté sur mesure à La Seyne. » Car si la société est basée à Paris, on trouve en effet l’unique atelier de la marque dans la deuxième ville du Var, où un discret local en bordure des Playes sert aussi de concept store futuriste. Quant à savoir si Heroïn équipera un jour Romain Bardet et autre Peter Sagan, peu de chance, nous répond le concepteur. « Est-ce que Rolls Royce fait de la Formule 1? On souhaite avoir une image luxueuse, pas forcément compèt’. Même si, honnêtement, Heroïn serait probablement très performant. Mais l’idée est de viser une clientèle plaisir. » Et un tantinet fortunée sur les bords. Seuls Rémi Chenu et sa compagne, la talentueuse Marion Bessonne, roulent donc en course avec un Heroïn. Et a priori, ça marche: le premier est vice-champion de France Masters (vétéran) de sa catégorie, quand la seconde a gagné 17 courses sur les 27 auxquelles elle a participé l’an passé. Pour l’anecdote, elle détient aussi le deuxième temps de la montée du Faron. 1. Sur le réseau social Strava, prisé des cyclistes, il est indiqué que le record de la montée est détenu par le Belge Thomas Degand en 15 minutes et 56 secondes.