Air France : Anne-Marie Couderc assure l’intérim
L’ancienne ministre AnneMarie Couderc [photo AFP] va assurer la présidence non-exécutive d’Air France-KLM, entourée d’un comité de direction collégiale, en attendant que soit trouvé un successeur à Jean-Marc Janaillac, P.-D.G. démissionnaire d’un groupe en pleine tourmente sociale. La ministre de l’Emploi sous Alain Juppé, qui a mené une délicate opération de restructuration chez le distributeur de presse Presstalis qu’elle a quitté en 2017, va être épaulée par un comité de direction collégiale (CDC) composé de trois hommes, a annoncé, hier, le conseil d’administration du groupe. Frédéric Gagey, directeur général adjoint en charge des Finances d’Air France-KLM, fera fonction de directeur général tandis que Franck Terner, directeur général d’Air France, et Pieter Elbers, président du directoire de KLM, feront fonction de directeurs généraux adjoints. Cette transition « devra être la plus brève possible », a déclaré le conseil d’administration. S’agissant du conflit social, le conseil d’administration a précisé, hier, que « le directeur général d’Air France n’a pas de nouveau mandat pour prendre des décisions qui remettraient en cause la stratégie de croissance », ce qui limite donc ses capacités de négocier avec les syndicats.
Trouver la perle rare
La transition prendra fin lorsque le groupe aura trouvé la perle rare qui reprendra les commandes d’un groupe en pleines turbulences après un bras de fer entre la direction et les syndicats, qui a coûté son siège à Jean-Marc Janaillac. Le futur patron pourra être recruté aussi bien en interne qu’en externe, et rien n’empêche dans les textes qu’il soit Néerlandais. Le patron de KLM est cité dans la presse parmi les favoris. « La feuille de route d’un nouveau dirigeant ne peut pas être de suivre la feuille de route des revendications des organisations syndicales quand bien même une consultation serait intervenue », a réagi, hier, un représentant de l’Elysée.
Une crise historique
A la tête du groupe depuis juillet 2016, Jean-Marc Janaillac avait mis son poste dans la balance lors d’une consultation du personnel sur un accord salarial prévoyant 2 % d’augmentation immédiate et 5 % au cours de la période 2019-2021. Les résultats ont été publiés le 4 mai et aussitôt suivis par l’annonce de la démission du P.-D.G. : 55,44 % des personnels d’Air France avaient voté contre le projet de la direction. Devant l’assemblée générale du groupe, Jean-Marc Janaillac a déclaré, hier, qu’Air France traversait une des crises « les plus difficiles de son histoire ». Le personnel d’Air France a observé quinze jours de grève depuis le 22 février, qui ont coûté au moins 300 M€ au groupe, selon la direction. Le groupe a affiché au premier trimestre une perte d’exploitation de 118 M€, dont 178 M€ pour la seule Air France.