Var-Matin (Grand Toulon)

Renault Mégane R.S., une bête de course

Pour plaire au plus grand nombre, la nouvelle Mégane R.S. semble s’être assagie, tant sur le plan dynamique qu’esthétique. Mais, au fil des kilomètres, elle dévoile son véritable tempéramen­t

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Quoi de neuf ?

Pas trop tôt diront certains. C’est que la Mégane R.S. compte sa tribu de fans. Et n’en déplaise à nos pilotes du dimanche bleublanc-rouge, la R.S. suscite aussi une véritable fascinatio­n outre-Manche. Mais même bien plus loin, jusqu’en Australie et au Japon! «Pas assez distinctif»,

ont rouspété les puristes en découvrant cette Renault Sport trop proche d’une banale GT... L’honneur est sauf côté poupe puisque la canule d’échappemen­t centrale est rééditée. Et le diffuseur arrière gagne en volume. Tout comme les ailes avant (+60 mm) et arrière (+45 mm). La face avant, aux faux airs de tête de Storm Trooper, offre des feux compétitio­n typiques à damier de la Clio RS. Les coloris ne versent pas dans la monotonie, avec notamment le jaune Sirius de notre modèle d’essai sur le circuit de Jerez. Vous pourrez aussi jeter votre dévolu sur un Orange Tonic à peine plus civilisé ! Rassurez-vous, les blanc, rouge, gris et noir restent au catalogue.

Au volant

« Pas de quoi fouetter un chat… Il lui manque un petit quelque chose pour être parfaite… On l’avait rêvée plus radicale…» Pas de panique, chers confrères ronchons, d’autres versions plus extrêmes suivront. En attendant, cette RS se veut plus civilisée. Choix mûrement réfléchi par les ingénieurs. Avec des suspension­s inédites à quatre niveaux de butées hydrauliqu­es de compressio­n, pour un meilleur confort et un bel équilibre. Un excellent compromis finalement, qui ne nuit pas l’efficacité. Le moteur, plein à bas et mi-régime, s’essouffle vers la zone rouge (6 800 tr/mn). Bien modulée, la sonorité est plaisante, mais perd en graves comparée à sa devancière. Le bruit de remise de gaz à la montée de rapport est renvoyé dans les haut-parleurs, sans être aussi artificiel que celui de la 308 GTi. Le système 4CONTROL qui sollicite les roues arrière directrice­s s’est avéré redoutable sur les routes espagnoles du parc naturel de Sierra de Grazalema. Dans le sens inverse jusquà 60 km/h voire 100 km/h en mode Race. La Mégane semble pivoter sur elle-même, avec son arrière plus mobile, assez joueur. On a le sentiment de ne pas forcer… et pourtant les perfs sont là. Dommage qu’en freinage dégressif, les warnings s’allument beaucoup trop tôt… comme pour sonner la fin de la partie.

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(Photos Th.P. et DR)

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