Var-Matin (Grand Toulon)

La place des grands hommes

Ils l’ont fait ! Plein de maturité, les Raphaëlois ont retenu les leçons de la demi-finale perdue l’an dernier contre Berlin (24-35) pour renverser Magdebourg (28-27). Ils sont en finale !

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Elle n’a peut-être jamais si bien porté son nom cette « Berliner Chaussee » de Magdebourg. Car oui, l’artère sur laquelle trône fièrement la GETEC Arena du SC Magdeburg conduit bien celui qui l’emprunte vers Berlin. Alors évidemment, nous n’avons pas hier poussé la route jusqu’à la capitale allemande pour le vérifier, préférant nous arrêter au niveau du numéro 32, à l’endroit précis où bat le coeur de près sept mille supporters du SC Magdeburg. Mais les Raphaëlois se sont chargés de le prouver pour nous et après soixante minutes d’une demi-finale maîtrisée avec un coeur qui en valait bien sept mille, cette « Berliner Chaussee » les a effectivem­ent amenés vers des Berlinois qu’ils retrouvero­nt aujourd’hui. Et même s’il n’y a jamais eu un boulevard pour le SRVHB, même si le chemin conduisant à cette première finale historique pour le club varois fut semé d’embûches, les Raphaëlois ont su trouver patiemment leur route.

L’adresse de Popescu

Sans jamais s’égarer, même quand le 4e de Bundesliga tenait le ballon d’un avantage de trois buts sur un jet de sept mètres (8-10, 22e) finalement repoussé par Popescu, les joueurs de Joël Da Silva ont prouvé qu’ils avaient retenu les leçons de leur demi-finale sèchement perdue (35-24) contre Berlin la saison passée. «Àlarue»unanplustô­tdu côté de Göppingen, avec seulement 4 arrêts au compteur contre les Berlinois, Popescu (16 arrêts au total) restera d’ailleurs, avec Caucheteux et ses 12 buts, le grand artisan de cet exploit. C’est lui qui a permis au SRVHB de rester dans la partie avec deux arrêts consécutif­s quand les Allemands, qui venaient de laisser passer l’orage Caucheteux (cinq buts consécutif­s pour passer de 1-2 à 6-2), poussaient en fin de première mi-temps (9-11, 24e). C’est encore lui qui, sur son quatorzièm­e arrêt, laissait un espoir aux Varois après l’exclusion de Dipanda en fin de match (2626, 58e). Et c’est enfin lui qui, sur son dernier arrêt dans les ultimes secondes, préservait l’avantage d’un but obtenu quelques instants plus tôt par Artsem Karalek (28-27, 59e). Un maigre avantage, certes, mais un petit but qui suffit aujourd’hui au bonheur de tout un club.

Tous les chemins mènent à Berlin

Un bonheur de courte durée, puisque les Raphaëlois étaient déjà hier tournés vers leur finale. Et si Raphaël Caucheteux annonçait préférer Göppingen à l’issue de cette première demi-finale de la journée, ce sera bien contre Berlin. Deux heures après la qualificat­ion raphaëlois­e, les joueurs de Petkovic se sont en effet chargés d’éliminer (27-24) le tenant du titre pour rejoindre le SRVHB en finale. Une issue qui nous laisse finalement face à une interrogat­ion. Et si ce n’était pas l’inverse ? Si cette « Berliner Chaussee » de Magdebourg conduisait finalement à Saint-Raphaël ? Car après tout, c’est bien comme ça que ça s’est passé. Il faudrait alors la rebaptiser « Saint-Raphaël Chaussee » et on doute que les Allemands n’accèdent à notre demande. Il vaudrait peut-être mieux compter sur la mairie de la cité de l’Archange pour réfléchir à renommer une artère raphaëlois­e en l’honneur de ceux qui se sont déjà fait une place parmi les grands hommes.

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(Photos EHF/S. Pillaud) Les Raphaëlois peuvent exulter. Ils vont jouer la première finale européenne de l’histoire du club, cet après-midi face à Füsche Berlin.
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De notre envoyé spécial à Magdebourg Laurent SEGUIN

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