Var-Matin (Grand Toulon)

«J’attends ce moment depuis tout petit»

Le Monégasque Charles Leclerc, 20 ans, va disputer son premier Grand Prix de Monaco au volant d’une F1. Il avait quatre ans quand son amour pour l’automobile a débuté

- Entretien : Fabien PIGALLE fpigalle@nicematin.fr Photos : Jean-François OTTONELLO

Je jouais aux petites voitures en regardant passer les F ”

Charles, que représente ce circuit de Monaco ? Arrivez-vous à imaginer ces rues, vos rues, comme un circuit ? Là maintenant, oui, c’est un circuit… mais c’est vrai que ce sont des routes que je prends assez régulièrem­ent, en bus ou en voiture. Maintenant, c’est assez différent quand on monte dans une voiture de course. L’année dernière, j’ai couru en F et je me souviens avoir été choqué. Je ne reconnaiss­ais pas les rues dans lesquelles je marchais enfant. C’est un rythme à prendre. Une habitude. Mais j’adore ce circuit. J’attends ce moment depuis tout petit. J’ai toujours regardé ce Grand Prix. D’y être, c’est incroyable. Est-ce difficile de sortir ce circuit de son contexte? Vous êtes dans votre ville ! Non, cela vient naturellem­ent. Le plus difficile, c’est de se mettre dans une mentalité “course” dans un endroit que je côtoie depuis toujours. De se dire que cette fois, c’est un weekend de course, alors que le cadre est, pour moi, celui de tous les jours. C’est ma vie, c’est très spécial et difficile en même temps. L’an dernier, j’avais plutôt bien géré ça. Quelles sont les clés pour bien surmonter tout ça ? Je vais aborder ce weekend comme un autre. Je ne veux pas tout chambouler parce que je suis chez moi à Monaco. C’est un Grand Prix comme un autre. C’est un peu plus spécial, OK, mais ma mentalité ne doit pas changer.

Vous avez quand même énormément de sollicitat­ions ? En Australie, j’étais aussi très sollicité… C’était mon premier Grand Prix en F. Je sais que ce n’est pas comparable avec ici où je suis un peu l’homme de Monaco ce week-end. Comme disait Fred (Vasseur, Team Principal Sauber), il faut que je fasse gaffe à prendre le temps d’analyser les données de la voiture, me reposer, etc. Ne pas me disperser.

Le Grand Prix qui vous a marqué ? J’ai une image qui me reste en tête depuis tout petit… Je ne sais pas pourquoi spécialeme­nt celle-ci, mais c’est comme ça. Je devais avoir  ou  ans et j’étais sur la terrasse d’un de mes meilleurs amis qui donnait sur Sainte-Dévote, à la sortie du premier virage… Je jouais aux petites voitures en regardant passer les F et j’espérais être un jour à leur place.

Où dormez-vous ? Je dors chez moi à la maison. En fait, mon appartemen­t donne sur la ligne de départ…

Le port, j’y mange régulièrem­ent. La piscine, j’y ai aussi souvent nagé… Ce sont des endroits qui me sont familiers. Et vous avez commencé à jouer place du Casino ? (rires) Non, ça, par contre, en tant que Monégasque, nous n’avons pas le droit. Quels sont vos loisirs en dehors de la F ? Un peu de golf, tennis… J’aime bien jouer au foot aussi. Je suis quand même

très sport auto.

Le golf? Oui j’aime bien, mais attention, je ne joue pas bien… Une ou deux fois par an, je vais taper des balles.

Quel est le dernier Grand Prix de Monaco que vous avez vu en tant que simple spectateur ? C’était en , quand j’étais encore en GP. Cette année-là, il n’y avait pas de course.

Vous avez été reçu par le prince Albert, que vous a-t-il dit? Vous a-t-il donné quelques conseils? (rires) Bon, non, il ne m’a pas donné de conseils. Mais on se connaît depuis très longtemps. Je l’avais rencontré il y a  ans au Palais. Il m’a suivi pendant toute ma carrière et il m’a fait savoir qu’il était très content de ce que je faisais jusqu’ici. Très content qu’il y ait enfin un Monégasque en F. Et surtout, je lui ai offert mon casque. Côté sportif, vous comptez  points après  courses, c’est un très bon début ? On a eu deux très bons derniers rendez-vous. Il faut continuer de travailler. Ce sera difficile, on le sait. Les deux premières courses de la saison avaient été compliquée­s pour moi car j’avais beaucoup de choses à apprendre. Je savais que ça allait être difficile, mais la sixième place à Bakou, peu de monde s’y attendait. Comme la dixième de Barcelone, car le circuit ne me convenait pas. J’espère être aussi surpris ici que je l’ai été à Barcelone. Mais à aucun moment depuis le début, je n’ai douté.

Le plus compliqué sur ce circuit ? Les deux “S” de la piscine. C’est la partie la plus rapide. Là où on aura sûrement un peu de difficulté­s car nous manquons d’appui aérodynami­que. Il faudra se concentrer sur le dernier secteur pour ne pas perdre trop de temps.

Le plus compliqué ? Les deux «S» de la piscine ”

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Charles Leclerc a terminé e du Grand Prix de Bakou, en Azerbaïdja­n. Son meilleur résultat en F.
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Frédéric Vasseur, directeur de l’équipe Alfa Romeo Sauber.

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