Var-Matin (Grand Toulon)

Le Festival de l’anche dévoilé par son fondateur

La 19e édition du Festival de l’anche débute demain, au Forum du casino. Son fondateur historique, Michel Pellegrino, promet encore bon nombre de surprises aux visiteurs du salon

- PROPOS RECUEILLIS PAR FLORIAN DALMASSO

Créateur, fondateur du Festival de l’anche en 2000, Michel Pellegrino est la figure emblématiq­ue de la manifestat­ion. Année après année, le musicien, connu de tous les Hyérois, a su se renouveler pour ancrer ce festival dans le paysage culturel de la cité des palmiers. Avant le grand lancement de cette 19e édition, dès demain, le maître des lieux se confie.

En quelques mots, comment décririez-vous le Festival de l’anche ? Comme son nom l’indique, c’est une fête autour de l’anche. Même après  ans, il y a encore des gens qui écrivent anche avec un « H », mais non. Ce n’est pas la même ambiance (rires) ! En , quand on l’a créé sous Léopold Ritondale, l’anche était totalement méconnue. Bien plus que maintenant. C’était presque confidenti­el. Ce qu’il faut savoir, c’est que la canne de Provence, dans laquelle on taille l’anche, est vraiment propre à notre région. Cela se passe de Fréjus à Ollioules, sur une bande littorale de  km. Là, on trouve les meilleures cannes de Provence du monde ! Imaginez-vous. Tous les musiciens du monde qui jouent de la clarinette, du saxophone, etc. jouent avec un bout, un éclat du Var.

Le festival, c’est un savant mélange entre le salon et les concerts… Oui. J’ai eu l’idée, à l’époque, de rassembler tout ce qui touche à l’anche et à la canne de Provence dans un seul événement. C’est bien sûr la musique, mais aussi la canne en ellemême. C’est pour ça qu’il y a deux parties : le festival et le salon où il y a toutes sortes d’activités dont la calligraph­ie ou encore la fabricatio­n.

Qu’est-ce que représente la canne de Provence, pour vous, musicien provençal ? C’est représenta­tif d’une civilisati­on. C’est un peu comme le bambou dans les pays asiatiques. En Méditerran­ée, avec la canne, on a tout fait. Elle a servi au départ pour l’agricultur­e, avec les tuteurs. Pour la constructi­on, puisque dans les vieilles maisons provençale­s, on en trouve dans les murs ou au sol, sous les tomettes. On aapprisà dessiner et à écrire avec les cannes. On a toujours fait de la musique, soit avec la canne elle-même pour la flûte par exemple, soit avec la confection de l’anche, qui a donné un plus à la musique. C’est vraiment un matériau exceptionn­el… qui représente notre belle région.

Quelle est la nouveauté de la e édition du Festival de l’anche ? La nouveauté, c’est les masterclas­s. Il y en aura une assurée par Frank Russo, qui est le soliste de l’opéra de Toulon. La seconde, qui est plus un échange qu’une masterclas­s, sera menée par moi-même. Ce sera une rencontre autour de l’anche et de la clarinette. Sinon, depuis quelques années, on a plutôt le même canevas. À savoir une manifestat­ion à double tête. La partie concerts avec du jazz, du classique et de la musique traditionn­elle. Le lien ? L’anche. C’est la condition sine qua non pour participer au festival. Là, il y aura plusieurs lieux, sur tout le week-end. Le Forum, Olbia, le théâtre Denis ou encore Rosofrance. Ensuite, il y a le salon avec une trentaine d’exposants, des fabricants, etc. Tout se passe au Forum. L’an prochain, il faudra changer !

Pour les  ans du festival… Oui, déjà! Pour les  ans, on va vraiment faire des concerts sur toute la Métropole. Nous sommes en train de préparer ça. Ce sera sur une semaine, voire dix jours. Avec une envergure bien particuliè­re. On aimerait faire sortir le festival de la ville d’Hyères. Même si l’empreinte hyéroise est tellement forte! Et, il faut le dire, la Ville nous a toujours soutenus. Ici, le festival de l’anche est sacré. J’espère que ces  ans permettron­t à l’événement de se redynamise­r encore un peu. Peut-être que cela sera fait après. Moi, je vais essayer de faire les  ans et après, on verra… Vous allez prendre du recul ? On verra bien… peut-être qu’une équipe reprendra la suite. J’ai été le créateur en . Il est peutêtre temps de passer la main.

Et on sent que ça vous bouleverse… Forcément. C’est comme mon bébé, ce festival. Mais cela devient de plus en plus difficile. Il faut rappeler que nous sommes six ou sept bénévoles à nous occuper de cet événement. C’est un travail énorme. D’autres bénévoles viennent ponctuelle­ment nous aider, nous donner des coups de main, mais dans le noyau dur, nous sommes moins de dix. C’est un énorme boulot. Après la e édition, on verra ce que deviendra le festival. Ce qui est sûr, c’est que pour moi, en tant que Provençal, je trouve que c’est l’un des rares festivals avec une âme. Celle de la canne de Provence, si particuliè­re. Cette particular­ité, elle est ici et nulle part ailleurs.

Ce festival, c’est comme mon bébé ” Michel Pellegrino, créateur du Festival de l’anche

19e édition du Festival de l’anche, au Forum du Casino, à Hyères (également au site

archéologi­que d’Olbia, au théâtre Denis et au siège de Rosofrance). Entrée gratuite. Samedi 26 et dimanche 27 mai, toute la journée. Salon de la canne de Provence, concerts,rencontres,masterclas­s,exposition­s, ateliers, concours de l’anche d’or… Programme complet à retrouver sur www.festivalde­lanche.com

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 ?? (Photo Laurent Martinat) ?? Après  ans de bons et loyaux services pour le Festival de l’anche, Michel Pellegrino, le fondateur de l’événement, se voit désormais passer la main.
(Photo Laurent Martinat) Après  ans de bons et loyaux services pour le Festival de l’anche, Michel Pellegrino, le fondateur de l’événement, se voit désormais passer la main.

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