La disparition d’Henry Hermellin laisse orpheline la Place du Globe
Jusqu’au 29 mai, le hall d’accueil de l’hôpital SainteMusse accueille une trentaine de toiles qui rendent hommage à la femme. En accrochant leurs oeuvres, les artistes Brigitte Iguedjal Oury, Noria Mahmoud, Tani, Cécile Boisse, Rosemary Casagrande et Caro Coss ont répondu à l’appel de l’association «La cour des miracles compagnie », qui intervient régulièrement en milieu hospitalier, pour égayer le quotidien des malades. Mardi soir, lors du vernissage de l’exposition, en présence du directeur de l’hôpital, Noria Mahmoud mentionnait : « La toile, la spatule, le pinceau et la couleur me permettent d’exprimer mes émotions, de laisser libre cours à mon imagination. J’amène des couleurs et du soleil dans le coeur des gens qui les regardent». Présentant ses modèles, Tani expliquait : « Les fards à joue, les fonds de teint, les rouges à lèvres, les vernis à ongles et autres vagabonds des tiroirs de maquillage sont mes alliés colorés...» La cour des miracles compagnie. Tél. 06.50.46.46.86. www.lcdmc-asso.com
Àl’enseigne Espace Création, Henry Hermellin s’est installé place du Globe en 2009, après avoir transféré la galerie de la rue NotreDame qu’il avait créé en 2003. Il est mort brutalement, lundi dernier, à l’âge de 69 ans, faisant le désespoir de nombreux artistes de la région, et même au-delà.
Photographe portraitiste
La photo, c’est son domaine. Après trente ans passés dans le laboratoire de la DCN, attiré par le travail d’Hélène Théret, il se lance dans le portrait. Le clair-obscur lui convient mieux que la violence des projecteurs. Il est ainsi, Henry, discret, accueillant, efficace à bas bruit. Après de nombreuses expositions, avec son complice peintre, Jean-Louis Salvadori, il crée donc la première galerie associative Saint-Louis, où il accueille tous les artistes qui le sollicitent, sans a priori. José Lenzini, journaliste, dira delui: « alors qu’il en avait le talent et la compétence, il refusait de juger la qualité d’un tel ou telle autre. Il y avait chez lui un mélange de fragilité et de dérision, masqué par des sourires fugaces aussi rapides que le rideau d’un vieux Leica. »
Personnalité attachante
Président bénévole de son association, Henry Hermellin fédérait autour de lui artistes et amateurs d’art avec la volonté de promouvoir une autre idée de l’art ; pas seulement académique mais aussi singulier. La plasticienne parisienne franco-libanaise, Laurette Succar, souvent exposée à la galerie déclare : « Il apportait un soutien à tous les artistes oeuvrant dans la solitude de leurs ateliers, les singuliers, les hors-norme, tout comme les académiques. » Au coeur de la veille ville, la place du Globe perd un locataire d’importance. Elle ne vivra plus les vernissages débordants dans son espace ; et les artistes régionaux, un galeriste généreux et à leur écoute. Ses obsèques seront célébrées samedi prochain, à 9 h 30 au crématorium de La Seyne-sur-Mer.