157 000 impacts de foudre en un mois !
La France n’avait jamais subi autant d’impacts de foudre pour un mois de mai depuis au moins 2000 : avec quarante-deux départements placés en vigilance orange hier, le pays continue à vivre au rythme des orages, un épisode électrique digne d’un mois d’août. Le sol de l’Hexagone a été frappé par 157 000 impacts de foudre depuis le début du mois, du jamais vu depuis au moins 2000 et le début des recensements mis en place par Météo France. Le précédent record remontait à mai 2009, qui fut alors secoué par 84 000 impacts. « Ces orages ne sont pas exceptionnels par leur intensité mais par le fait qu’ils arrivent tôt : on voit plutôt ce type d’événements habituellement au coeur de l’été », souligne le prévisionniste Patrick Galois. Cette série orageuse a fait parfois de lourds dégâts et même une victime, une fillette de 6 ans morte après la chute d’une branche dans un parc, samedi, près de Laval. Le vignoble bordelais a eu 7 100 hectares touchés ce week-end, soit 5% du terroir. En Champagne, la grêle en avril et mai a endommagé 1.800 hectares de vignoble, dont un millier entièrement détruit par ces phénomènes d’une précocité « exceptionnelle » selon le Comité Champagne (cela représente 3 % du vignoble total). La ville d’Epinal, dans les Vosges, a demandé la reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle après de fortes inondations. Mardi soir, des trombes d’eau se sont abattues, notamment à Paris où la RATP a dû fermer temporairement deux stations par sécurité. Le trafic de la ligne 1 a été perturbé par l’inondation d’une armoire de signalisation. Après plusieurs épisodes ces derniers jours, quarantedeux départements sur une large bande allant du Sud-Ouest au Nord-Est étaient de nouveau placés en vigilance orange hier, en prévision d’intempéries attendues en cours d’après-midi et en soirée.
Ce n’est pas encore fini
Hier après-midi, les orages frappaient déjà de la région Centre aux Pyrénées. La présentation, hier, du futur dispositif de sécurité autour de la Tour Eiffel a été annulée, pour cause de chantier « difficilement praticable ». A l’origine de ce phénomène météo : le maintien sur la France d’une masse d’air chaude et humide, créant «une situation répétitive ». « La situation est stable depuis quelques jours », souligne Patrick Galois. « Pour des orages actifs, il faut de l’air chaud mais aussi des contrastes, avec de l’air plus chaud dans les basses couches et plus froid en altitude, et de l’humidité. » Aucune région n’a jusqu’ici été épargnée, à l’exception peutêt re de la Bretagne. Et ce n’est pas fini... Après une « petite accalmie » demain et samedi, une nouvelle « goutte froide océanique » dimanche et lundi va réactiver les orages, prévient le prévisionniste, car « on a toujours ce blocage avec l’anticyclone » sur le Nord.