Alain Baccino quitte la présidence de la Chambre d’agriculture
À 57 ans, le vigneron de Cuers a décidé de ne pas solliciter un troisième mandat. «Je suis là pour transmettre», assure Alain Baccino qui restera président de la Chambre d’agriculture jusqu’en mars 2019
La décision n’a pas été compliquée à annoncer puisqu’Alain Baccino l’a prise en 2012 avant d’entamer son deuxième mandat. « Douze ans, c’est bien.
C’est déjà long», assure le président de la Chambre d’agriculture du Var, fier de laisser une institution « en parfait état de marche ».
Pourquoi cette décision puisque vous auriez pu repartir pour un nouveau mandat ?
Pour des raisons éthiques. Personne n’est propriétaire de son mandat. Deux, c’est très bien et douze ans, c’est déjà long. La présidence de la Chambre me prenait un temps plein. Comme la direction de mon exploitation. Et comme ma vie de famille. C’est beaucoup. Je vais me consacrer plus à mon exploitation.
À l’heure du bilan, comment se trouve la Chambre ?
D’abord, je laisse une Chambre dans une bonne situation. Financière notamment. Ce qui n’était pas évident car l’État nous a pris , million sur notre fonds de roulement (Ndlr, sur millions qui devaient être investis). C’est l’argent des agriculteurs tout de même. Nous comptons salariés, ce qui est plus qu’il y a douze ans mais moins qu’il y a quelques années, justement parce qu’il fallait faire attention.
Quelles sont les mesures prises ces dernières années et dont vous êtes le plus fier ?
D’abord, nous avons permis de faire reconnaître le rôle de la Chambre d’agriculture auprès des pouvoirs publics, des collectivités locales et du tissu économique. Nous avons réussi à nous organiser pour avoir un “service foncier” fort et être incontournables. Ensuite, nous avons réussi à être efficaces dans l’accompagnement des exploitations, qui se sont tournées vers le biologique. C’est important, car c’est une vraie demande des consommateurs. Troisièmement, nous n’avons jamais failli quand le Var a connu des catastrophes naturelles. Nous avons créé une association pour les agriculteurs victimes. Aujourd’hui, la Chambre d’agriculture du Var est une référence dans ce domaine. Enfin, nous avons uni les diverses filières car nous travaillons de manière horizontale. On a beaucoup soutenu la structuration des filières. Nous avons soutenu l’horticulture par exemple.
Que faut-il poursuivre ?
La défense des filières et des territoires. La figue de Solliès par exemple qu’on a cru perdue un temps, aujourd’hui est en plein développement. On plante des figuiers à Solliès-Pont ! Dans le même esprit, il faut s’appuyer sur la route des vins – que nous avons créée - pour développer l’oenotourisme et les relations avec le secteur du tourisme. Il faut passer la deuxième vitesse !
Sur l’élevage ?
Le Var est un département d’élevage. Nous travaillons sur un projet d’abattage mobile qui soit respectueux à la fois des animaux et de l’environnement. Il doit être à l’échelle du département et répondre aux exigences des circuits courts. Cela peut aboutir en . On travaille aussi avec les départements voisins.
Et sur le maraîchage ?
C’est la même chose ! On pensait que c’était fini avec les productions d’Espagne et du Maroc et puis on a lancé le label “Terre du Var”. Malheureusement, la loi NOTRe a mis le bazar une fois de plus, mais il reste un travail à faire pour relancer le maraîchage et s’appuyer sur les circuits courts.
Les marchés de producteurs de pays sont utiles selon vous ?
Indispensables ! Avec les marchés de producteurs de pays, on ne trompe pas le consommateur car il y a un contrôle de la Chambre d’agriculture immédiat. Grâce à notre action, la traçabilité est assurée !