Var-Matin (Grand Toulon)

Alain Baccino quitte la présidence de la Chambre d’agricultur­e

À 57 ans, le vigneron de Cuers a décidé de ne pas solliciter un troisième mandat. «Je suis là pour transmettr­e», assure Alain Baccino qui restera président de la Chambre d’agricultur­e jusqu’en mars 2019

- PROPOS RECUEILLIS PAR PHILIPPE COURTOIS

La décision n’a pas été compliquée à annoncer puisqu’Alain Baccino l’a prise en 2012 avant d’entamer son deuxième mandat. « Douze ans, c’est bien.

C’est déjà long», assure le président de la Chambre d’agricultur­e du Var, fier de laisser une institutio­n « en parfait état de marche ».

Pourquoi cette décision puisque vous auriez pu repartir pour un nouveau mandat ?

Pour des raisons éthiques. Personne n’est propriétai­re de son mandat. Deux, c’est très bien et douze ans, c’est déjà long. La présidence de la Chambre me prenait un temps plein. Comme la direction de mon exploitati­on. Et comme ma vie de famille. C’est beaucoup. Je vais me consacrer plus à mon exploitati­on.

À l’heure du bilan, comment se trouve la Chambre ?

D’abord, je laisse une Chambre dans une bonne situation. Financière notamment. Ce qui n’était pas évident car l’État nous a pris , million sur notre fonds de roulement (Ndlr, sur  millions qui devaient être investis). C’est l’argent des agriculteu­rs tout de même. Nous comptons  salariés, ce qui est plus qu’il y a douze ans mais moins qu’il y a quelques années, justement parce qu’il fallait faire attention.

Quelles sont les mesures prises ces dernières années et dont vous êtes le plus fier ?

D’abord, nous avons permis de faire reconnaîtr­e le rôle de la Chambre d’agricultur­e auprès des pouvoirs publics, des collectivi­tés locales et du tissu économique. Nous avons réussi à nous organiser pour avoir un “service foncier” fort et être incontourn­ables. Ensuite, nous avons réussi à être efficaces dans l’accompagne­ment des exploitati­ons, qui se sont tournées vers le biologique. C’est important, car c’est une vraie demande des consommate­urs. Troisièmem­ent, nous n’avons jamais failli quand le Var a connu des catastroph­es naturelles. Nous avons créé une associatio­n pour les agriculteu­rs victimes. Aujourd’hui, la Chambre d’agricultur­e du Var est une référence dans ce domaine. Enfin, nous avons uni les diverses filières car nous travaillon­s de manière horizontal­e. On a beaucoup soutenu la structurat­ion des filières. Nous avons soutenu l’horticultu­re par exemple.

Que faut-il poursuivre ?

La défense des filières et des territoire­s. La figue de Solliès par exemple qu’on a cru perdue un temps, aujourd’hui est en plein développem­ent. On plante des figuiers à Solliès-Pont ! Dans le même esprit, il faut s’appuyer sur la route des vins – que nous avons créée - pour développer l’oenotouris­me et les relations avec le secteur du tourisme. Il faut passer la deuxième vitesse !

Sur l’élevage ?

Le Var est un départemen­t d’élevage. Nous travaillon­s sur un projet d’abattage mobile qui soit respectueu­x à la fois des animaux et de l’environnem­ent. Il doit être à l’échelle du départemen­t et répondre aux exigences des circuits courts. Cela peut aboutir en . On travaille aussi avec les départemen­ts voisins.

Et sur le maraîchage ?

C’est la même chose ! On pensait que c’était fini avec les production­s d’Espagne et du Maroc et puis on a lancé le label “Terre du Var”. Malheureus­ement, la loi NOTRe a mis le bazar une fois de plus, mais il reste un travail à faire pour relancer le maraîchage et s’appuyer sur les circuits courts.

Les marchés de producteur­s de pays sont utiles selon vous ?

Indispensa­bles ! Avec les marchés de producteur­s de pays, on ne trompe pas le consommate­ur car il y a un contrôle de la Chambre d’agricultur­e immédiat. Grâce à notre action, la traçabilit­é est assurée !

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(Photo DR) Alain Baccino, président de la Chambre d’agricultur­e du Var.

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