Var-Matin (Grand Toulon)

Coup d’oeil sur l’expo: Sea of desire

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« Conçue comme un voyage guidé par le fil du désir, qu’il faut suivre pour se perdre », l’exposition inaugurale doit son nom à l’oeuvre d’Ed Ruscha qui la clôture, une peinture sur panneau métallique nichée à la fin du parcours dans le jardin. Elle exprime, pour le commissair­e de l’exposition Dieter Buchhart, à la fois « notre Eros et notre désir de beauté » et «notre irrésistib­le attirance pour le drame, voire la destructio­n ». Inspirée par le prophétiqu­e message délivré par Aldous Huxley dans Le meilleur des mondes, l’exposition donne la parole à des « artistes en rébellion » qui défient le monde «avec un appétit de révolte, de liberté et de recherche de beauté ».

Un parcours en huit chapitres

Ces artistes sont invités à dialoguer et à se répondre au fil d’un parcours construit en huit chapitres. Le premier, « Pop Icons Reloaded » , met l’accent sur le concept de l’icône, avec deux oeuvres «iconiques» d’Andy Warhol, des portraits de Mao et de Lénine. Des oeuvres de Roy Liechtenst­ein, Gerhard Richter ou Martial Raysse complètent cette section. Avec « Héritage et transgress­ion », l’exposition donne ensuite la parole à des artistes qui, comme Maurizio Cattelan, ont su briser les convention­s établies par les génération­s précédente­s. « Abstractio­n et disruption » dévoile «les qualités méditative­s des grandes oeuvres abstraites », celles de Willem de Kooning par exemple. La photograph­ie trouve sa place dans la section «Révolution, terreur et effondreme­nt », avec « les portraits sobres et intenses des victimes ou des combattant­s » réalisés par Massimo Berruti ou David Monteleone, entre autres. La section suivante, « Suspense », met en évidence « l’influence des pratiques du film, de la photograph­ie et des technologi­es sur les beauxarts » avec des oeuvres de John Baldessari, Alex Prager ou Miguel Rothschild. « Fallen Angels » tire son titre de l’oeuvre de Jean-Michel Basquiat, exposée aux côtés d’artistes comme Marlène Dumas ou Zhang Huan dont « les visages des proscrits dressent un état funeste du monde ». La section suivante, «Désastre», évoque « les cruautés sans précédent du XXe siècle» avec des artistes comme Günter Uecker, Kazuo Shiraga ou Joe Goode. L’expo intérieure s’achève avec « Brave new world revisited » et «le regard sur l’envers d’un monde en apparence si bien fait » porté par Keith Haring, Yoshitomo Nara ou David LaChapelle.

Côté jardin : le non-jardin

La visite se poursuit du côté jardin, « conçu comme un non-jardin », explique la paysagiste Louis Benech, avec l’ambition « de respecter et faire connaître la biodiversi­té locale » sur un parcours parsemé d’oeuvres d’artistes du monde entier. « Sélectionn­és pour créer des oeuvres inspirées du lieu », ils ont tous été invités à y séjourner. Miquel Barceló, Jean Denant, Wang Keping et bien sûr Ed Ruscha dont le tableau Sea of desire met le point final à la promenade, ont notamment contribué à ce projet.

Exposition ouverte au public dès demain. Rens. et réservatio­ns : www.fondationc­armignac.com

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