Créer des habitats artificiels pour les poissons
Dans le cadre des rencontres du développement durable, la Ville de Toulon et l’association Mer Nature organisaient aussi une conférence-débat sur les projets d’Ifremer liés à la restauration écologique des milieux marins en rade de Toulon, au Cours Fénelon.
De la vie dans des zones polluées
Marc Bouchoucha, chercheur écologue au laboratoire «Environnement Ressources Provence Azur Corse » étudie les impacts des activités humaines sur l’érosion de la biodiversité et l’effondrement des populations sous-marines. Il participe au projet Nappex qui vise à favoriser la croissance des larves de poissons et de ceux juvéniles dans des zones côtières endommagées par leur artificialisation. L’observation porte sur quatre espèces de sars dans six ports méditerranéens au sein desquels ont été positionnées des nurseries artificielles, appelées Biohut. Les résultats sont positifs : les populations de poissons peuvent grandir puis vivre dans ces zones impactées et polluées, car ils y trouvent facilement leur nourriture.
« Un enjeu majeur »
L’analyse de leurs otolithes - des concrétions calcaires dans l’oreille interne des poissons -, démontre que ces poissons ne sont pas plus contaminés en plomb et en cuivre que ceux vivant au large ! Marc Bouchoucha précise que « face à des aires marines endommagées, comme un port ou la rade de Toulon, il est impossible de rétablir un écosystème à l’identique. En revanche, on peut en restaurer les fonctions vitales en faveur de la faune et la flore. Nos recherches prouvent qu’il existe des moyens pour limiter les impacts. La rade de Toulon, avec son important niveau d’urbanisation et de contamination, est un lieu propice pour mettre en oeuvre ce type de restauration écologique. Une réflexion globale doit être menée sur l’aménagement de micro habitats artificiels. C’est un enjeu majeur. »