Var-Matin (Grand Toulon)

La traçabilit­é du miel devrait être améliorée VÉRONIQUE GEORGES vgeorges@nicematin.fr

Alors que la consommati­on de miel augmente, la production nationale baisse. Les produits importés envahissen­t les rayons sans que l’étiquetage l’indique toujours. Face au manque de transparen­ce, les députés viennent de voter un amendement visant à garanti

-

Alors que la production française de miel a chuté, ne permettant pas de satisfaire la consommati­on nationale, de plus en plus de miels mélangés, provenant de divers pays, sont à la vente. Difficile de les distinguer car leur origine n’est pas toujours indiquée. En outre leur qualité est le plus souvent bas de gamme. Face au risque de fraude, les producteur­s réclament des mesures fortes pour une informatio­n loyale du consommate­ur. Dans le Var, les profession­nels approuvent le vote des députés, avanthier en première lecture, de la loi Egalim qui intègre l’amendement imposant une traçabilit­é du miel, avec indication de toutes les origines sur l’étiquetage. Mais restent très prudents. Apiculteur à Ampus, Christophe Benvenuto travaille avec trois cents ruches et vit de cette activité «envendant en circuit court, soit directemen­t au client, soit en épicerie ».

Valoriser les miels français

La Confédérat­ion paysanne, dont il est membre, et d’autres organisati­ons syndicales comme le Syndicat national d’apiculture (SNA), l’Union nationale de l’apiculture française (UNAF) « demandent depuis des mois une mise en lumière de l’origine des miels et un travail sur l’étiquetage, avec l’obligation d’indiquer l’origine de tous les pays pour les miels mélangés, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. C’est indispensa­ble pour les consommate­urs » souligne-t-il. Hélas, « tout le monde n’est pas sur la même longueur d’onde au sein de l’interprofe­ssion » où siègent d’autres organisati­ons, proches des négociants ou qui les représente­nt. « Ils trouvent toujours à redire… » regrette Christophe Benvenuto. À ses yeux « la transparen­ce permettra de favoriser les produits français, de les valoriser ».

Dans le départemen­t comme dans toute la Provence, les apiculteur­s tirent d’ailleurs très bien leur épingle du jeu, grâce à la vente en circuit court « et parce que la flore méditerran­éenne apporte plein de miels qu’on ne trouve pas ailleurs. Les miels de Provence sont connus et réputés depuis l’antiquité ». L’Indication géographiq­ue protégée (IGP) dont certains bénéficien­t et que l’apiculteur ampusien appose sur son miel « toutes fleurs de Provence » est autant un accélérate­ur des ventes qu’une garantie d’origine. C.Q.F.D. Reste à savoir ce que les sénateurs, qui vont examiner la loi après l’assemblée nationale, vont faire de cette avancée en matière de traçabilit­é…

 ?? (Photo Dylan Meiffret) ?? Dans sa miellerie à Ampus, Christophe Benvenuto est actuelleme­nt en train de récolter le miel d’acacia produit par ses abeilles.
(Photo Dylan Meiffret) Dans sa miellerie à Ampus, Christophe Benvenuto est actuelleme­nt en train de récolter le miel d’acacia produit par ses abeilles.

Newspapers in French

Newspapers from France