Var-Matin (Grand Toulon)

Le mode de vie a bien changé

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«De plus en plus de personnes vivent ici toute l’année, raconte un jeune propriétai­re, venu profiter de la plage privative avec sa fille. Il y a huit ans, il ne devait guère y avoir plus d’un appartemen­t occupé, hors saison, dans la tour. Nous sommes cinq ou six dans ce cas aujourd’hui, des retraités essentiell­ement. On commence aussi à avoir des locations d’hiver.» Un signe de repeupleme­nt, qui rapproche la résidence Simone-Berriau de toutes les autres copropriét­és lambda. « Les avantages à vivre ici ? Une totale liberté. Tout le monde se connaît, c’est réconforta­nt quand on a des enfants», complète-t-il. De fait, la résidence privée ne se laisse pas facilement aborder. L’accès au littoral est impossible de l’extérieur. Depuis la route, une barrière automatiqu­e, qui doit être complétée d’un digicode avec caméra, laisse les visiteurs à l’écart. Même l’animateur du patrimoine de la ville d’Hyères regrette de ne pas pouvoir en faire profiter le public. Le conseil syndical reste souverain.

« Un seul appartemen­t encore dans son jus »

L’ensemble compte 172 appartemen­ts dont le mobilier, les boutons de porte – très sixties – n’ont pas perduré : « Un seul appartemen­t doit encore être dans son jus». Les attributs de la résidence Simone-Berriau ont disparu, la piscine et ses dépendance­s effacées du paysage, le restaurant délabré, les commerces fermés. Les façades, elles, conservent intactes les magnifique­s mosaïques en céramique de Pierre Pascalet, réalisées dans les ateliers Proceram d’Aubagne. Marinette vit ici depuis dix ans. «L’historique fait partie du charme de la résidence, mais nous l’avons surtout choisie pour la proximité avec la plage. C’est fleuri et très bien entretenu. Tout le monde se connaît ? Non, c’est fini ça. Il y a beaucoup de locations d’été. C’est bonjour, bonsoir et basta, sauf entre anciens qui ont connu la belle époque. On se sent toujours un peu comme des intrus, à l’image de ce que les continenta­ux peuvent ressentir en Corse.»

Un livret aux archives

Dernier témoin des années 1960, Mme Le Poulain livre : « Pour nous, c’est un appartemen­t de famille. Mes petits-enfants sont toujours venus ici et n’imaginent pas d’autres vacances. Avec le décès de la fille et du petit-fils de Simone, c’est devenu une résidence comme une autre. Même si ça reste un site privilégié». Aux archives, un livret raconte le passé du site, reprenant les photos de l’exposition qui lui fut été consacrée en 2013.

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