Var-Matin (Grand Toulon)

«Sans aide financière, on devra fermer le club»

En difficulté financière, l’Académie boxe hyéroise pourrait fermer ses portes. Pour continuer de se battre, l’un de ses entraîneur­s, Ahmed Nouichi, a décidé de lancer une cagnotte en ligne

- PROPOS RECUEILLIS PAR FLORIAN DALMASSO

Présidée par Philippe Théry, l’Académie boxe hyéroise est en grande difficulté. Une situation qui attriste et préoccupe sa secrétaire, Marie-Jo Robin, comme ses entraîneur­s, Fred Dicéa et Ahmed Nouichi. Passionné par les jeunes et la vocation sociale de la boxe, Ahmed Nouichi lance un appel à la solidarité... pour sauver son club !

Quelle est la situation de l’Académie boxe hyéroise ? Nous sommes un tout jeune club en grande difficulté. On a ouvert notre club en octobre . Après quelques semaines d’entraîneme­nt en plein air au Golf Hôtel, nous avons cherché une salle… et on s’est retrouvé ici, au  avenue AlphonseDe­nis. On a payé de notre propre poche pour faire les travaux, tout remettre en ordre. Aujourd’hui, on a plus de  adhérents, dont  gamins en boxe éducative. Et malgré ça, on est dans une galère…

Une galère financière ? Oui. On sait que chaque club voudrait avoir un local municipal pour pouvoir ne pas payer de loyer. Ici, on paye  euros. Imaginez les économies. On sait aussi qu’avoir un créneau sur une infrastruc­ture hyéroise, c’est très dur. Demain on va m’en proposer un à  heures ? Que ce soit pour les gamins ou adultes, ce n’est pas gérable. Et on ne va pas se cacher, aujourd’hui, les collectivi­tés vous disent très clairement qu’il n’y a plus de sous.

Le club dispose-t-il de subvention­s ? Aucune ! On a fait une demande, mais on nous a dit qu’il fallait un an d’existence. On le comprend… même si je pense que le traitement n’est pas le même pour tout le monde. Mais j’estime qu’à travers le club, on représente le lien social, donc ne pas nous aider, c’est abandonner ce lien…

On a pour habitude de dire que la boxe, c’est l’école de la vie… Et c’est vrai. Notre public est divers. Des quartiers et de l’extérieur. Ici, la population se brasse et créée une mosaïque. Notre discipline, c’est comme dans la vie. Tu prends un coup, tu te tais, tu avances et t’essayes d’être meilleur le lendemain. La remise en cause est une obligation dans la boxe. La vie, c’est pareil. J’ai eu la chance d’avoir un grand entraîneur qui était à la fois coach mais aussi profondéme­nt humain. Et ce qu’on m’a donné, j’ai envie de le rendre aux gamins qui viennent nous voir.

Pour vous en sortir, vous avez créé une cagnotte de financemen­t participat­if, sur Internet… Oui, on refuse d’abandonner. Nous avons créé des liens avec les enfants et les adultes. Cela serait trop dur d’arrêter. On s’en fout de la compétitio­n, là je parle de l’humain. Quand je vois un gamin évoluer, franchemen­t, il n’y a rien de mieux. Aujourd’hui, avec la cagnotte(), on table sur   euros. Et on en est à  euros... On le sait, c’est de plus en plus dur de donner. Mais sans aide financière, on devra fermer le club. On est face à un mur. Pourtant, on a des idées. Et avec ces sous, on a des projets.

Quels sont ces projets ? Il y en a trois. Ces projets ont été lancés en faisant des constats sur le terrain. D’abord, avec la boxe amateur, on aimerait organiser une rencontre élite amateur. Afin que les jeunes puissent montrer leur talent. Le deuxième projet, c’est de réussir là aussi organiser, sur deux jours, un grand tournoi qui brasserait tout le territoire Méditerran­éen. De Monaco à Perpignan. Une coupe du littoral. On a commencé à prospecter et on sait déjà que, si on arrive, le maire de La Londe, François de Canson, est prêt à nous suivre. C’est une personne très attachée à la boxe éducative. Et enfin, le troisième projet, c’est un camp d’entraîneme­nt. On a déjà le lieu, sur l’avenue Decugis. On est OK avec le propriétai­re, mais c’est un terrain agricole. Il faut que la mairie accepte de mettre une structure temporaire, un plateau quoi, pour que pendant deux mois, les boxeurs en profitent.

Où en sont ces projets ? Nous avons fait les dossiers depuis le mois d’avril. Je n’ai jamais eu de réponse. Alors je suis allé voir Monsieur Roux, premier adjoint de la ville d’Hyères, adjoint aux sports. Forcément, je vais le voir, puisque c’est mon référent des associatio­ns sportives. Il m’a dit texto: « Je ne peux pas vous aider. Je n’ai plus de lignes budgétaire­s pour vous aider. » Je vous laisse comprendre ce que ça veut dire. Je connais très bien comment ça marche. On n’est pas là pour faire l’aumône, seulement faire survivre le club. Il ne faut pas oublier qu’on est des bénévoles ! Et si personne peut nous aider, c’est grave. 1. Il est possible d’aider l’Académie boxe hyéroise, grâce à la cagnotte de financemen­t participat­if mis en place par le club, à l’adresse suivante: www.leetchi.com/c/academie-boxe-hyeroise

 ?? (Photo Luc Boutria) ?? Entraîneur de l’Académie boxe hyéroise, Ahmed Nouichi – ici aux côtés de Marie-Jo Robi, la secrétaire –, ne souhaite qu’une seule chose: sauver le club.
(Photo Luc Boutria) Entraîneur de l’Académie boxe hyéroise, Ahmed Nouichi – ici aux côtés de Marie-Jo Robi, la secrétaire –, ne souhaite qu’une seule chose: sauver le club.

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