Le directeur Michel Perrot règle ses comptes
Face aux déclarations de la CGT dans le conflit social, débuté le 1er mars au service des Urgences de l’hôpital Sainte-Musse, le directeur, Michel Perrot s’élève contre « les mensonges »
Je veux juste m’élever contre les mensonges et la désinformation » : hier midi, dans son bureau de l’hôpital Sainte-Musse, Michel Perrot, directeur du Centre hospitalier intercommunal Toulon-La Seyne (CHITS) n’a pas mâché ses mots suite aux déclarations de la CGT dans le cadre du conflit social débuté, depuis le 1er mars, au service des Urgences(1), pour demander plus de moyens humains (notre édition d’hier(2)). À quelques heures du rassemblement des personnels en grève, à 14 heures, devant l’établissement toulonnais, Michel Perrot a souhaité faire une ferme mise au point. « À partir du moment où j’ai pris des engagements, je les respecte. Je n’admets pas que l’on puisse les remettre en doute. C’est de la désinformation par rapport aux négociations que nous avons engagées et par rapport à ce que l’on a dit que l’on ferait. Dire qu’on ne l’a pas fait est un pur mensonge. Je ne peux pas accepter cela, affirme-t-il. Iln’yapas pire sourd que celui qui ne veut pas entendre ! Et je pense que la CGT ne veut pas l’entendre parce que finalement, les avancées que nous avons faites, cela ne l’arrange pas. Je pense qu’on veut continuer à faire croire ce qui n’est pas vrai. »Leton est donné.
« postes créés dont huit aux Urgences »
Sur le fond, Michel Perrot tient à faire une piqûre de rappel sur les créations de postes au sein de l’établissement. « Depuis le 1er janvier, et sur les cinq premiers mois, nous avons créé 21 postes supplémentaires alors que, dans le même temps, on a demandé à tous les établissements en difficulté pour des raisons économiques, de diminuer leurs effectifs, martèlet-il. La CGT s’attaque à un établissement qui crée des postes alors que, partout ailleurs, on les supprime. C’est quand même un comble ! Alors qu’au contraire on continue de créer des emplois et à renforcer les équipes, se voir clouer au pilori par des mensonges n’est pas entendable », dit-il, calendrier en main, il tient à prouver que «sur les 21 postes créés, il y a en eu huit qui ont été donnés, depuis le mois de mai, pour les Urgences en réponse aux difficultés, dans l’avancée des négociations. » Et de lister le calendrier des renforts de postes que la CGT se dit, las, d’attendre : 3 postes de brancardiers de nuit effectifs les 2 mai et 7 mai, un brancardier de jour effectif le 1er juillet ; 2 postes d’infirmiers et orientation d’accueil (IOA) aux Urgences pédiatriques effectifs, les 7 mai et 1er juillet, un IOA en cours de recrutement pour juillet, 2 postes d’infirmier effectifs, les 4 juin et 28 mars, pour pérenniser la 9e ligne. Le directeur tient à rappeler que « les créations de postes ne sont pas toutes réservées aux Urgences dans cet hôpital. Sont employés dans cet établissement 900 infirmiers. Et bien non, je suis désolé mais tous les postes à créer n’iront pas aux Urgences. » Michel Perrot rappelle que « les professionnels qui ont réalisé, en toute objectivité, l’audit ont affirmé que nous avions les effectifs adéquats en conseillant de renforcer les brancardiers. Malgré cela, nous avons quand même renforcé le personnel infirmier. » La direction a, du fait, du mal à se faire tacler «d’effets d’annonces et de non-réponse.» « Les réponses, ce sont les personnes qui ont pris leur fonction dans leur service », tacle Michel Perrot. Il rappelle que « les postes aux Urgences sont des postes recherchés. Sur les 900 infirmiers et les cinquante services au sein de l’établissement, un certain nombre souhaite y travailler. Un turn over permet à certains d’y avoir accès. Si c’était vraiment le bagne, je n’aurais pas autant de candidats! On a le droit aussi de débuter sa carrière aux Urgences!» Sur le mal-être des urgentistes, il le reconnaît : « Le service est forcément difficile et est exposé. Je peux comprendre qu’on ne puisse pas y exercer toute une vie professionnelle. » Mais il n’a pas digéré les attaques frontales envers la direction sur la prise en charge des patients. « Nous n’apprenons pas à traiter les patients comme du bétail, comme ils le disent. La communauté hospitalière n’acceptera pas non plus qu’on puisse le dire », s’offusque-t-il.
1. 20 000 passages adultes et 11 000 passages enfants, soit 6 % d’augmentation les 5 premiers mois. 2. Contacté mercredi, Michel Perrot n’avait pas répondu à nos sollicitations.