Tourisme, entre l’histoire et un avenir à imaginer
Près de la maison du parc, dans le jardin Emmanuel-Lopez, des panneaux retracent l’histoire du tourisme sur l’île depuis 1850 et trois scénarios la projettent en 2050, invitant les visiteurs à réagir
Regarder en arrière, pour mieux envisager l’avenir, ce qu’il pourrait être et aussi ce que l’on ne voudrait pas qu’il soit… C’est ce que propose, jusqu’au 15 septembre, l’exposition « L’histoire du tourisme à Porquerolles de 1850 à nos jours », qui s’accompagne d’une réflexion sur un avenir fictif, en 2050. Deux îliennes, Michèle Dard et Sabine Chautard, ont planché sur cette expo : la première pour réunir les archives sur la partie historique de la présentation, le seconde pour illustrer avec ses talents d’aquarelliste les trois scénarios imaginant Porquerolles en 2050.
Anticiper les évolutions
Le contenu de ces scénarios, c’est Charlotte Michel qui le détaille. Coordinatrice du projet auprès du parc, elle a animé les groupes de travail qui ont planché sur ce sujet dans le cadre de la démarche sur la capacité de charge de l’île (lire par ailleurs). « L’histoire, rappelle-t-elle en préambule, nous montre que le tourisme sur l’île a évolué avec son temps, en connaissant parfois des ruptures brutales. » Confidentielle avant guerre, l’activité touristique restera tranquille jusqu’au début des années soixantedix, avant l’apparition d’un tourisme effréné dans les années quatre-vingt et du tourisme de masse au XXIe siècle. « Ce n’est plus tant l’agriculture que le tourisme qui fait le paysage sur l’île, constate Charlotte Michel. Cette activité contribue fortement à son identité économique et sociale. Ce que montre l’expo, c’est que les changements au fil du temps sont inévitables. Mais il faut savoir garder le contrôle et tous les acteurs du territoire ont leur rôle à jouer. » Les trois perspectives d’avenir dessinées pour cette exposition – elles auraient pu être beaucoup plus nombreuses – ne sont pas des projets. Elles ont été imaginées par les groupes de travail de 25 à 30 personnes et ne sont « ni souhaitables, ni impossibles » résume la coordinatrice. «L’idée, c’est de susciter le débat, de l’élargir en invitant les îliens et les visiteurs à s’exprimer sur le futur de l’île. » Un livre d’or, à la fin de l’exposition, est là pour leur permettre une libre expression.
Un défi à relever
Jeudi soir, lors de l’inauguration de l’expo, le maire Jean-Pierre Giran a résumé le défi que représente le tourisme à Porquerolles. « On est soumis à un paradoxe, a commenté le maire. Nous sommes fiers de constater que Notre Dame est élue plus belle plage d’Europe en 2016, fiers d’accueillir une des plus belles fondations d’art contemporain, fiers d’avoir un parc national... Et en le disant, on contribue à une attractivité qu’il faut bien gérer ! La question de la fréquentation croissante se pose et il faut parvenir à la réguler, le défi est là.»