Var-Matin (Grand Toulon)

Face à leur plus grand défi

Les Toulonnais, qui courent toujours après un premier titre majeur, se frottent au favori cet après-midi en finale du championna­t. Avec autant de sérénité que de déterminat­ion

- De notre envoyé spécial à Dunkerque Guillaume RATHELOT

Les larmes et l’émotion qui ont submergé Thiago Souza après la qualificat­ion pour la finale, il y a deux semaines, en disent long sur l’attente et les espoirs des Toulonnais. Eux qui courent depuis quatre ans après un titre se voient offrir une nouvelle chance. En or. Oh! ils ne partiront pas favoris face au Kremlin-Bicêtre (17 heures à Dunkerque), le leader de la saison régulière. Leur bête noire. Source de leurs pires cauchemars. Rocher sur lequel toutes leurs ambitions se sont fracassées jusquelà (lire le chiffre).

«Ilyadelavi­esur d’autres planètes »

Mais cette équipe rouge et noire, à l’expérience XXL, au physique aiguisé et à la tactique proche de la perfection, possède les armes en main. Et aussi une envie, un rêve : que le trophée de D1 futsal quitte enfin la région parisienne (1). L’entraîneur catalan du TEF s’est fait le porte-parole de cette quête de décentrali­sation, partagée par beaucoup de clubs français – non francilien­s. « On veut montrer qu’il y a de la vie sur d’autres planètes », sourit Lluis Bernat Molina. De son côté, le KB compte laisser ses adversaire­s sur Terre, avec un objectif précis. « On sait que Toulon veut rectifier le fait de ne pas encore avoir gagné de titre. Mais nous, on va tout donner pour égaler le record du Sporting Paris (quatre fois champion de France, Ndlr) », lance le capitaine Azdine Aigoun, internatio­nal français. Une finale, de toutes les manières, ça se joue toujours à trois fois rien. « On espère gagner sur les détails que l’on a travaillés, mais c’est impossible de tout contrôler. C’est ça qui fait la beauté des sports collectifs. Maintenant, si on est nousmêmes, on sait que l’on va se battre jusqu’au bout. Il ne faudra pas avoir de regrets », explique Molina. L’expérience de joueurs comme Pupa (lire ci-dessous), Nito, Thiago Souza ou Busquets devrait permettre à Toulon de bien gérer le stress inhérent à l’événement et à l’historique des confrontat­ions avec son bourreau préféré. « C’est du 50-50, mais on se sent confiants. Dans nos têtes, on dirait que c’est du 60-40 en notre faveur, poursuit l’entraîneur du TEF. On n’a pas battu le KB cette année (2), ce qui devrait être un poids sur nos épaules, mais au contraire, ça motive encore plus les joueurs. Il faut leur proposer ce genre de défis pour qu’ils avancent! » Témoin de cette sérénité apparente, le groupe, qui a quitté Toulon mercredi en minibus, a effectué le voyage sans la moindre pression. Il est encore apparu tranquille, hier, pour son premier et dernier entraîneme­nt aux Stades de Flandres, l’arène dunkerquoi­se.

Des rêves d’Europe

Cet après-midi, pourtant, la situation sera tout autre et l’émotion pourrait gagner tout le monde. « Il faudra être très concentré, note Pupa. Faire attention aux petits détails et bien défendre. » C’est justement la spécialité de Thiago Souza, qui espère verser des nouvelles larmes de joie. Le club, lui, ne compte pas s’en arrêter là et a déjà un nouveau rêve en tête : disputer (et organiser) un tour de coupe d’Europe. Il lui faut d’abord décrocher ce fameux titre. Les défis en appellent toujours d’autres.

1. Depuis qu’il existe, huit titres ont été décernés : quatre pour le Sporting Paris, trois pour le KB et un pour Garges. 2. En D1, le TEF a fait 3-3 au KB et s’est incliné 3-6 à la maison. En coupe, il a été éliminé aux tirs au but.

 ?? (Photo Frank Muller) ?? Les joueurs du TEF (ici Sergio, Rafa, Thiago Souza et Nito, de g. à d., après leur victoire en demifinale) abordent ce dernier match sans le moindre stress.
(Photo Frank Muller) Les joueurs du TEF (ici Sergio, Rafa, Thiago Souza et Nito, de g. à d., après leur victoire en demifinale) abordent ce dernier match sans le moindre stress.
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