Var-Matin (Grand Toulon)

«Ceux qui pensent que c’est une sinécure se trompent»

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Au bout d’un an, est-ce que le mandat de député vous plaît ?

Oui. Partant du principe que j’ai une base d’expérience­s solides, quand je siège à l’Assemblée, je me sens investi d’un rôle : celui de porter la voix des territoire­s à Paris.

C’est pour vous le principal intérêt ?

Oui, parce que le législateu­r, ce n’est pas un faiseur de loi au sens technocrat­ique. Il doit se demander comment la loi peut intégrer l’intérêt général et la société telle qu’elle existe. Ce n’est pas simplement une analyse juridique. Le danger serait de faire des textes d’inspiratio­n purement technocrat­iques.

Et vous pensez avoir le profil pour remplir ce rôle ?

L’atout que je ressens c’est d’avoir siégé dans toutes les collectivi­tés locales. J’ai aussi la chance d’avoir d’excellents rapports avec tous les élus du territoire. Dans les prises de paroles ou les textes que j’ai proposés, il y avait bien souvent beaucoup de réalisme… et, de temps en temps, cela a été entendu. J’ai quand même  amendement­s qui ont été retenus.

Quelle a été pour vous la plus grande surprise ?

Je n’ai eu aucune surprise au Parlement, mais il y a un vrai travail. Ceux qui pensent que c’est une sinécure se trompent. Il faut avoir la santé quand même. Je vis ça avec la passion qui a toujours été la même dans mes activités. Je ne peux pas dire que je m’ennuie mais je ne suis pas en burn out ! La surprise, en fait, a été de constater à quelle vitesse les citoyens ont intégré le fait que mon rôle n’est plus celui de maire. Ils viennent me voir pour des questions qui relèvent bien du député. Ils me font des propositio­ns de loi, sur la SNSM ou sur la réserve citoyenne par exemple. Derrière, j’ai interpellé le gouverneme­nt ou j’ai rédigé une propositio­n de loi.

Le rythme à l’Assemblée et les séances qui s’enchaînent sans interrupti­on, ça vous rappelle la vie de caserne ?

Ça y ressemble un peu. Moi, je ne quitte pas l’Assemblée. Quand j’y vais, je n’en bouge plus. Je ne vis que dans l’Assemblée nationale. Je passe de salle de réunion en salle de commission puis dans l’Hémicycle… et je prends mes repas à la cantine…

Quel souvenir fort gardezvous de cette première année ?

Ma première prise de parole. C’était le  juillet  et c’était pour défendre l’honneur du Général de Villiers. Dans un lieu qui incarne la République, c’était lourd en émotion. Depuis, j’ai pris  fois la parole, alors maintenant ça va. Mais la première, sur un sujet aussi lourd que l’honneur d’un général, ça a été un pas énorme à franchir. J’étais très ému. D’ailleurs on le sent dans ma voix. Bien sûr, au-delà du public et des caméras, c’est aussi parce que ça me touchait énormément du fait de ma carrière militaire.

Qu’est-ce que le mandat de député a changé chez vous ?

J’ai l’impression d’avoir pris de l’épaisseur au niveau de mon engagement public. Mais je n’oublie pas d’où je viens et qui je suis. Être confronté à une vie politique nationale, ça vous oblige à faire des efforts pour franchir quelques étapes. Mais je ne regrette pas, il y a un intérêt manifeste et j’ai l’impression d’être utile.

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