Installation de communautés de gens du voyage
L’installation d’une communauté de gens du voyage empêche toute activité sportive et scolaire jusqu’à nouvel ordre. Le maire Christian Simon ne cache pas son exaspération
Depuis dimanche après-midi, le site sportif du Vallon du soleil est occupé illégalement par une centaine de caravanes d’une mission évangéliste. L’intrusion a opéré aux alentours de 15 h, créant un embouteillage sur la RD29 reliant La Crau à la vallée de Sauvebonne. Conséquence directe, toute activité sportive est annulée sine die, par arrêté municipal. Ce sont les scolaires qui en pâtissent en premier lieu. La fréquentation habituelle est de 1200 personnes par semaine. « Les caravanes occupent le terrain où les enfants font de la course d’orientation, indique le maire Christian Simon, qui s’est rendu sur place dans l’après-midi de dimanche. Le pompon, c’est que j’ai impossibilité de fermer physiquement et sécuriser le site puisqu’il faut laisser ces gens-là circuler. » Des policiers municipaux ont dressé un procès-verbal attestant, photos à l’appui, de deux branchements sauvages au réseau d’eau et trois branchements au réseau électrique, sans autorisation ni appareil de mesure permettant le calcul du volume consommé. Le relevé d’infraction pour vol d’énergie a été transmis au procureur de la République.
« Cette fois, la coupe est pleine »
Précisant qu’il n’a rien contre cette communauté de gens du voyage ni leur mode de vie, le maire de La Crau est remonté contre la non-application de la loi. « Cela fait des années que ça dure, cette fois la coupe est pleine, dit-il. La Métropole TPM est conforme avec le plan départemental d’accueil des gens du voyage, avec deux aires d’accueil et une aire de grand passage qui est implantée sur la commune de La Crau. Mais les représentants de cette communauté ne veulent pas y aller, ils la trouvent trop petite alors qu’elle est pourtant conforme. » La tentative de conciliation s’est donc achevée par un échec des autorités municipales. La situation est décrite comme « chaude »etles nomades ont menacé de bloquer le centre-ville de La Crau si la force publique est déployée. « Il y a huit ans de ça, nous avons trouvé un terrain (impasse de l’Estalle, en bordure de l’A570, Ndlr), et dû démolir une maison. À quoi cela sert-il de dépenser de l’argent public si les gens du voyage refusent d’occuper l’aire de grand passage que nous tenons à leur disposition ? », s’étrangle Christian Simon.
« Réglementation à double vitesse »
Une plainte a été déposée par la Métropole TPM, propriétaire de la base sportive du Vallon du soleil. La ville de La Crau en est solidaire et se dit prête à se porter partie civile. «J’ai exprimé mon ras-le-bol au secrétaire général de la préfecture », reprend le maire, parlant de « réglementation à double vitesse » en ciblant la pénalité de 850 000 euros par an imposée par l’État à La Crau pour non-respect des quotas de logements sociaux. «Je demande aux autorités qu’elles soient aussi promptes à faire respecter la loi, qu’elles le sont pour nous pénaliser. Je ne vais pas me faire que des amis, conclutil, mais la langue de bois, ça suffit ! » Vendredi dernier, une autre communauté de gens du voyage a quitté le territoire de la commune après un séjour illégal sur un terrain privé, derrière le complexe sportif de l’Estagnol à la Moutonne.