Des personnels du Département en grève contre la réorganisation
Le processus de restructuration engagé par la collectivité depuis novembre dernier manque, selon les syndicats CGT et FO, de concertation. L’administration, elle, estime le mener dans les règles
L’esprit un peu échauffé… Pas tant par le soleil écrasant de ce vendredi après-midi que par l’agacement de se sentir méprisé. Hier, quelque cent vingt personnels du conseil départemental ont relié l’hôtel de département aux nouveaux locaux de La Loubière, à Toulon, via l’avenue de la Démocratie. En grève à l’appel de la CGT et de FO, ils manifestaient ainsi leur colère de ne pas être entendus par les instances dirigeantes de l’institution. Une réorganisation d’ampleur des services est, en effet, en cours depuis novembre dernier et les grévistes estiment que celle-ci est menée «à marche forcée »,« sans concertation, ni avec les personnels, ni avec
les organisations syndicales ». Celles-ci se disent si peu entendues, qu’elles ont dû ferrailler, assuraient-elles hier, pour lire leur déclaration préalable lors du comité technique qui devait se tenir ce vendredi après-midi pour valider la réorganisation. Faute de quorum, celui-ci n’a finalement pas eu lieu, mais les représentants syndicaux sont tout de même parvenus à s’exprimer, indiquant, entre autres, que « les négociations engagées par la collectivité n’ont pu aboutir à un consensus du fait d’une intransigeance rare du politique soucieux de mener à terme des objectifs opaques et anxiogènes pour les agents ». Et Anne-Sylvie Berthet, responsable syndicale CGT d’énumérer des « suppressions de direction, de service, de poste, de métier, de fonction, des changements autoritaires de mission, de rattachements hiérarchiques »ou
encore de «mobilités, de changement d’organisation du temps de travail ».
Accord trouvé mais…
Pourtant, à la suite du préavis de grève, déposé le 15 juin, des discussions avaient pu s’ouvrir entre l’administration et les syndicats, débouchant sur un protocole d’accord, validé par la CGT, qui a finalement refusé de le signer. «Une avancée, reconnaît Anne-Sylvie Berthet : nos revendications et demandes de garanties étaient acceptées. Mais nous demandions, avant de signer ce document, à ce que certains agents, du centre départemental de l’enfance et de services sociaux notamment, soient reçus par le directeur
général du service. Le président du Département s’y est opposé. » De son côté, l’administration du conseil départemental estime qu’«une fois de plus le syndicat CGT, qui se dit défenseur des fonctionnaires, s’efforce systématiquement et par tous les moyens, d’empêcher les mutations nécessaires à l’amélioration du service public ». La collectivité indique ainsi s’être engagée
«dans un processus de réorganisation administrative plus fluide, plus lisible, plus intuitive », en procédant à « une large concertation et une participation active des agents ».
Elle stipule avoir «mis en place des organes de suivi et d’accompagnement du changement ». Un nouveau comité technique doit se tenir mercredi prochain. Quorum ou pas.