Baltharusse 8

Il est 6 heures du matin, la qualification est en poche, mais la caravane bleue en perdition. ll faut voir la tête des suiveurs de l’équipe de France, capuche sur la tête, yeux dans le vague et démarche de somnambule au moment de sortir de la navette exsangue, conduite par un chauffeur qui n’en a que faire de la centaine de nids de poule entre Moscou et Istra. Sur les routes russes, le coup du lapin n’est jamais loin... Mais nous revoilà enfin dans notre « isba », après une véritable expédition depuis Ekaterinbourg, aux portes de l’Asie, qu’on a quittée au soleil levant. Notre avion a eu deux heures de retard. Au moment de décoller, il était quatre heures à Ekaterinbourg, deux heures à Moscou et une heure en France. Vous avez lâché ? Nous aussi... A cette époque en Russie, il ne fait pratiquement plus nuit. C’est fascinant, mais aussi déphasant, comme de basculer vers l’été, en doudoune et en écharpe, sous dix petits degrés ou comme de tomber sur Clément d’Antibes sorti de nulle part, dans la pénombre d’Ekaterinbourg ! Ce dernier est en passe de devenir une véritable star sur le sol russe. Les locaux l’adorent. Pour preuve, la première chaîne de télévision du pays l’a invité sur son plateau pour commenter Russie – Uruguay et a prévu de lui offrir un coq en guise de cadeau de bienvenue. Il a décidé de le nommer « Baltharusse 8 », comme le nombre de Coupes du monde qu’il a disputées. A part ça, on a retrouvé nos repères chez Ando, notre pote arménien. Il commence à vraiment kiffer les Bleus et nous envoie des messages de félicitations sur notre numéro russe quand Mbappé marque son but. La famille, quoi !