Des ateliers sur le goût afin de renouer avec l’alimentation
Elle peut conduire à l’amputation : l’artérite des membres inférieurs est une maladie sérieuse qui peut aujourd’hui être traitée dans la journée
Arriver à 7-8 h du matin à l’hôpital et en repartir sur ses pieds en début d’après-midi après un petit tour au bloc chirurgical pour une angioplastie artérielle (1). Ce qui paraissait inconcevable encore récemment est aujourd’hui une réalité dans quelques centres en France, dont le CHU de Nice. « On avait coutume d’hospitaliser au moins 24 à 48 heures les patients opérés pour une artérite des membres inférieurs [lire encadré], relate le Pr Réda Hassen-Khodja, chef de pôle CVTPR du CHU de Nice .Et
(2) puis, encouragés par les patients euxmêmes, on a commencé à envisager la réalisation de cette intervention en ambulatoire. » Avec succès, ce qui permet aujourd’hui à ce spécialiste de recourir à cette procédure pour la quasi-totalité des malades. Non sans avoir au préalable levé quelques réticences, liées au coût notamment. « Développer ce type d’activités n’est pas très intéressant au niveau financier pour les hôpitaux. Mais son intérêt évident pour les malades devrait rapidement faire sauter ce frein. » Des malades souvent âgés, pour lesquels il est reconnu que l’hospitalisation peut être délétère. «Les patients âgés, fragiles, précaires parfois, sont très exposés aux complications de l’hospitalisation : perte de repères, désorientation… La prise en charge en ambulatoire, en les autorisant à retrouver rapidement leur environnement habituel, les perturbe moins.» Certaines conditions doivent néanmoins être remplies : être accompagné la nuit suivant le geste opératoire, et ne pas être trop éloigné d’une structure hospitalière. Si l’évolution des techniques (miniaturisation des sondes, des guides, des aiguilles et des stents) participe de ce progrès au bénéfice des malades, ce n’est que de façon marginale, selon le Pr Hassen-Khodja. « Ce qui a surtout permis de développer l’ambulatoire, c’est la levée des craintes de complications (hématomes, artère qui se bouche…). Les essais que nous avons conduits au préalable montrent qu’elles sont très rares ; et si jamais elles se produisent, elles peuvent être détectées et prises en charge très rapidement, quelques heures seulement après l’intervention. Il y a très peu de risques qu’elles surviennent plus tard. Quoi qu’il en soit, les patients sont tous appelés le lendemain. » Si, pour certains, l’enjeu de l’intervention est de retrouver la marche, pour d’autres, il s’agit ni plus ni moins de sauver la jambe. « Lorsque la vascularisation au niveau des jambes est insuffisante, il existe une gêne
fonctionnelle ; les personnes ont une claudication intermittente à l’effort, des douleurs à la marche qui leur imposent de s’arrêter tous les 50 à 100 mètres. En dilatant l’artère iliaque, on va leur permettre de mieux marcher. Plus grave, l’ischémie critique menace la jambe. Il est impératif de vasculariser la jambe, sinon il existe un risque de gangrène et d’amputation. »
1. Le sujet sera traité lors du XXXIIIe Congrès annuel de la Société de chirurgie vasculaire et endovasculaire de langue française présidée par le Pr Hassen-Khoja, qui se tiendra à Nice du 30 juin au 3 juillet 2018. 2. Pôle cardio-vasculaire-thoracique-poumon-rein.