Le comédien Sam Blaxter jongle entre scène et écran
Humoriste, musicien, comédien : cet enfant de la rade fourmille de projets. Aperçu sur M6 mais aussi sur des vidéos virales sur Internet, il prépare son premier spectacle seul en scène
Il n’a pas encore dix ans lorsqu’il se retrouve sur les planches du théâtre de la Porte d’Italie. Le virus de la scène est alors déjà en lui et ne demande qu’à se propager. Dès le collège Peiresc, celui que l’on prénomme Sam, demeure encore anonyme lorsqu’il s’initie aux pièces classiques ou s’emploie à la rédaction de son premier script. Et si Do you speak martien ? ne reste pas dans l’histoire de l’art dramatique varois, il marque en revanche chez ce trentenaire toulonnais « le besoin régulier d’écrire, de noter, de créer des histoires ». Ce fan d’Elie Kakou et Will Ferrell découvre ensuite durant ses années lycée à Dumont Durville, « l’esprit de troupe » sous les conseils de Laurent Ziveri, son professeur de théâtre. Une ambiance collégiale qui se prolonge jusqu’à la faculté, sous les ordres de Xavier Hérédia avant que l’emploi du temps et les études ne tirent le rideau sur cette passion encore diffuse. En parallèle de ses études en BTS, il ne peut concilier comédie et musique, son autre addiction. Au sein de groupes locaux et tour à tour MC pour Chewbaska, batteur chez Paingels ou DJ au sein du collectif ElektroPumP, Sam s’immerge et s’imprime de la scène, confortant chez lui l’envie de « faire le spectacle avant de pouvoir vivre du sien ». S’il n’a pas encore de one man show à son nom, celui de « Blaxter » vient pourtant s’accoler au diminutif de son prénom. Cette période demeure « géniale et inoubliable ».« J’en garde des bases solides. J’ai eu malgré tout l’impression de tourner en rond. Je voulais prendre mon destin en mains », confie le musicien toulonnais, et bientôt comédien à Paris.
Un Paris sur l’avenir
Son futur, c’est en qualité de piéton varois puis citadin d’Ile-deFrance qu’il va s’écrire. Sa voiture accidentée aux abords de Toulon, c’est « le signe déclencheur » qu’il doit « passer à autre chose et changer d’air », direction donc Paris. Un choix « capitale » couplé à « un appel de la Seine » que Sam ne regrette en aucun cas. Même si les débuts sont qualifiés de folkloriques, ils furent sources de motivation et de réussite. « J’ai dormi sur des canapés avant de pouvoir m’installer et me projeter vers une carrière artistique à plein temps ». Une première rencontre avec son comparse Soun Dembélé et l’envie commune de créer au plus vite un « lieu pour répéter leurs sketches », dessinent les contours d’une carrière de comédien. L’Underground Comedy Club, né en 2013, permet ainsi aux jeunes de talent de disposer d’un « lieu pour présenter leurs sketchs ou un extrait de leur stand-up ». Sam se produit pendant plusieurs mois avec ses potes de l’Underground puis seul face aux spectateurs. Il y teste ses vannes, se confronte aux bides, s’habitue aux applaudissements, apprend son métier. Gammes faites, Blaxter enchaîne alors les soirées au Café Oscar, Paname Art Café ou au Chinchman. Des scènes où il adore se produire et compléter sa palette artistique. Black or White, son duo avec Soun bénéficie ensuite de la mise scène d’Hamed Debbouze et Anne Roumanoff, et les deux comparses se produisent ensuite au Palace durant le festival d’Avignon puis celui de Royan. Poursuivant une carrière solo, il choisit paradoxalement ou par nostalgie, de jouer des pièces de troupes comme à ses débuts. Le Code de la drague, Faites l’amour pas des gosses et Je t’aime à l’italienne persuadent l’humoriste qu’il peut « jouer des personnages ». Personnage, il le devient de façon récurrente et « souvent peu habillé », dans les vidéos de la comédienne déjantée La Bajon. Avec plusieurs centaines de milliers de vues sur Internet, Sam Blaxter décide de s’aventurer audelà de l’écran d’ordinateur, flirtant avec celui de la télévision.
En solo bientôt à Toulon
Dans l’univers médiatique, de castings en prestations réussies, il déclame ses chroniques et son Actu rapée sur Radio VL, puis commence à tourner pour des publicités Internet. Présent également sur les films parodiques de Minute Buzz , il se retrouve l’année dernière « du jour au lendemain » sur le tournage de la série Scènes de ménage sur M6, pour donner la réplique à Audrey Lamy et Loup-Denis Elion. Trois épisodes en guise d’une première récompense pour « ce supporter du RCT » qui ne manque pas de projets audiovisuels pour les mois à venir. Déjà venu à Toulon au Colbert en 2017, Sam se promet « de venir faire une date de son premier spectacle solo avant la rentrée 2019 » dans sa ville de coeur. Décembre actera alors un premier seul en scène où Sam Blaxter se munira de « son kit d’auto dérision ». L’occasion de découvrir son humour, semblable à la rascasse, intriguant, piquant mais toujours bienveillant.